Quatrième de couverture :

« Saler sa propre vie était une exhortation à être en paix avec soi-même et avec les autres. Saler sa vie signifiait s’élever contre toute forme d’injustice, de discrimination et d’intolérance. Saler sa vie, c’était mettre au coeur de son existence une exigence morale d’amour qui dépasse frontières et différences. Pourtant, ils étaient allés trop loin. »

Le 16 mai 1826, Aaron Salzberg descend d’une diligence sur la place de Bex. Il a quitté sa Pologne natale pour travailler dans les mines de sel qui font la notoriété de la petite ville suisse. Son exil dans les Alpes vaudoises va tourner à la tragédie.

Près de deux siècles plus tard, l’inspecteur Andreas Auer est appelé en urgence : un homme, déguisé en Charlot, retient des otages dans la mine. Parmi eux, les élèves d’une classe de l’enseignement secondaire. Le compte à rebours commence.


Extrait :

– Inspecteur Auer ? le héla une voix familière.
Il se retourna et reconnut la silhouette singulière de Fabien Berset. Avec son crâne rasé brillant comme une boule de billard et son gros anneau en argent orné d’un motif tribal à l’oreille droite, le journaliste détonnait au milieu de l’attroupement.
– J’ai pas le temps, lui répondit sèchement Andreas avant de se diriger vers l’auberge.
– Pourquoi le preneur d’otages se déguise-t-il en Charlot ?
Andreas s’arrêta et s’approcha de lui. Berset suivait toutes les affaires criminelles de la région et ne lâchait rien avant d’être arrivé à ses fins. Dire qu’au début leur relation était tendue relevait de l’euphémisme. Andreas le comparait volontiers à un vautour s’acharnant obstinément sur sa proie. Pourtant, avec le temps, ils s’étaient apprivoisés et se respectaient.
– C’est sans doute un fan de Charlie Chaplin.
– Est-ce que vous pouvez m’en dire plus ?
– La conférence de presse a lieu dans quelques minutes, vous n’y allez pas ?
– Je préfère me renseigner à la source.
– Désolé, je dois filer.
Fabien Berset, perplexe, le regarda s’éloigner.

Andreas rejoignit le reste de son équipe dans une salle au premier étage de l’auberge. Ses collègues Karine, Mélaine et l’aspirante Kinga étaient affairées autour d’une table.
– Mélaine, descends pour aider Christophe à accueillir les parents, s’il te plaît.
Lorsque Mélaine se leva, Kinga lui lança un regard noir. Les deux jeunes femmes semblaient en froid.


Mon avis :

Avec « Les protégés de Sainte Kinga », nous découvrons le 4ème tome des aventures de l’inspecteur Auer. De mon point de vue, je trouve qu’il peut être difficile de publier des livres avec toujours les mêmes personnages. J’ai mis du temps avant de me plonger dans cette lecture, j’avais peur de m’ennuyer, de tomber dans une certaine routine. Ceci n’a pas été le cas. Dès les premières pages, j’ai été captivée par cette nouvelle aventure et emballée par ce côté « historique » avec le personnage d’Aaron.

Dans ce nouveau polar, notre cher inspecteur s’est un peu effacé, pour laisser toute la place à cette nouvelle intrigue, chose que j’ai vraiment appréciée. On passe des moments intenses quand nous nous retrouvons aux abords des mines, à négocier, à des moments palpitants au coeur de l’enquête pour trouver et comprendre qui sont les preneurs d’otages.

Je trouve que Marc a fait un énorme travail de recherches que ça soit pour l’histoire des mines de sel, mais également dans les façons de travailler des différents corps de métiers (police, médecins légistes, négociateurs, etc…). On retrouve ce travail de recherches dans chacun de ses polars, mais je le ressens encore plus présent dans celui-ci. Du reste, si vous lisez les remerciements, vous en apprendrez un peu plus sur ses différentes recherches et l’implication de lui-même pour nous présenter un polar qui a du sens, dans les moindres détails.

Tout comme Le Dragon du Muveran avait créé un lien particulier, car il se passait dans ma région d’enfance, celui-ci a un lien encore plus fort. Les protégés de Sainte Kinga se passe à BEX (la petite ville de mon enfance) et en plus il se passe dans les mines de sel. J’ai fait mon apprentissage d’employée de commerce à la Saline de Bex. Je n’étais pas aux mines, mais à la partie administration/production. Avec ce polar, j’ai plein de souvenirs qui sont remontés et le choix de certains prénoms m’a fait sourire.


Genre : Polar / Nombre de pages : 544 / Année : 2020 / Édition : Editions Slatkine / ISBN : 978-2-88944-145-7


Merci aux éditions Slatkine pour l’envoi de ce polar en Service Presse !