Depuis le 26 mars, Nicolas Feuz nous tient en haleine, tous les soirs à 19h00, sur sa page Facebook ! Parce que oui, figurez-vous, qu’après avoir terminé ses tâches en télétravail, il a profité du temps qu’il a eu pour écrire un polar, et pas n’importe lequel, un polar spécial confinement.

Tous les soirs donc, c’est avec impatience, que les lecteurs (en tout cas mois) cliquent sur sa page afin de connaître un nouveau chapitre.

Je me régale. Il se passe (pour le moment) à Neuchâtel, ville non loin de chez moi. J’ai toujours un attachement particulier pour les livres qui se passent dans des endroits que je connais. Cela donne une autre dimension à la lecture. Enfin bref, ce n’est pas moi que vous voulez lire, mais son polar.


Pour commencer, je vous propose de découvrir le prologue :

L’entrée de la grotte dessinait une arche plate, au fond d’une dépression. L’aube lançait déjà de premières lueurs, au loin, sur les sommets des Alpes. Bientôt, le soleil allait inonder le Jura, encore plongé dans la pénombre. Entre les roches de calcaire blanc, les hautes herbes frémissaient sous une bise légère.
Au début, le bruit fut pratiquement imperceptible, le crissement irrégulier d’une feuille de papier qu’on froisse discrètement, puis il s’intensifia, comme si l’ouverture de la grotte murmurait le réveil à la nature endormie. Une ombre gagna le ciel dans un vol saccadé, suivie d’une seconde puis d’une troisième. La grotte se mit à gronder. Dans l’instant qui suivit, elle libéra des milliers de chauves-souris. Elles décrivirent d’abord des cercles pour permettre à la colonie de se rassembler. Une tornade se forma dans un bruit assourdissant, puis elles se dispersèrent pour prendre la route du sud.

Comme chaque matin, à peine levé, Marcel Favre avait enfilé sa salopette et ses bottes, pour aller à l’étable. C’était la première activité de sa journée, la traite des vaches. Il y consacrait une heure, descendait son quota de lait à la laiterie du village. Et chaque matin, il faisait une pause-café chez Gégène.
En contrebas, le village des Verrières dormait. La valse des frontaliers n’avait pas encore débuté. Bientôt le petit poste de douane se gorgerait de travailleurs français en provenance de la ville voisine de Pontarlier.
Marcel gérait seul sa petite entreprise agricole, une trentaine de têtes de bétail, des chèvres, des poules et une vaste parcelle cultivable. L’héritage de son père. Un havre de paix dans les montagnes neuchâteloises, aucun voisin à moins d’un kilomètre.

Marcel stérilisait les trayeuses lorsqu’un bruit attira son attention. Le choc sur le toit en tôle fut suivi d’un second, puis d’autres plus rapprochés. Les impacts se multipliaient, il pensa à une averse de gros grêlons. Mais quelque chose clochait, en marchant tout à l’heure de la ferme à l’étable, il n’y avait que le ciel immaculé.
À peine avait-il passé la porte qu’une forme noire s’abattit violemment à ses pieds. Il sursauta. Il crut d’abord à un oiseau, une corneille ou un merle, mais la petite masse inerte n’avait pas de plumes. Il leva les yeux. Des traits noirs fendaient le ciel et s’écrasaient au sol. Il pleuvait des chauves souris.
Elles volaient au-dessus de la ferme, se percutaient, poussaient des cris stridents. Marcel se dit qu’il y avait quelque chose de complètement anormal, comme si l’ordre du monde s’était inversé, à les faire sortir à l’aube et non au crépuscule.

Il regarda la chauve-souris à ses pieds, s’accroupit, la poussa du bout de l’index. Elle ne bougeait plus. Marcel la ramassa, la retourna dans sa paume. Dans un dernier réflexe de survie, la bête agonisante agrippa le pouce de l’agriculteur et y planta les dents.


Alors curieux ? Découvrez ci-dessous les liens vers les chapitres publiés sur la page Facebook de Nicolas Feuz (je mettrai à tous les soirs).

Chapitres 1, 2 et 3 : Lien – 27 mars 2020

Chapitres 4 et 5 : Lien – 28 mars 2020

Chapitres 6 et 7 : Lien – 29 mars 2020

Chapitres 8 et 9 : Lien – 30 mars 2020

Chapitres 10 et 11 : Lien – 31 mars 2020

Chapitres 12 et 13 : Lien – 1er avril 2020

Chapitres 14 et 15 : Lien – 2 avril 2020

Chapitres 16 et 17 : Lien – 3 avril 2020

Chapitres 18 et 19 : Lien – 4 avril 2020

Chapitres 20, 21 et 22 : Lien – 5 avril 2020

Chapitres 23 et 24 : Lien – 6 avril 2020

Chapitres 25 et 26 : Lien – 7 avril 2020

Chapitres 27 et 28 : Lien – 8 avril 2020

Chapitres 29 et 30 : Lien – 9 avril 2020

Chapitres 31 et 32 : Lien – 10 avril 2020

Chapitres 33 et 34 : Lien – 11 avril 2020

Chapitres 35 et 36 : Lien – 12 avril 2020

Chapitres 37 et 38 : Lien – 13 avril 2020

Chapitres 39 et 40 : Lien – 14 avril 2020

Chapitres 41 et 42 : Lien – 15 avril 2020

Chapitres 43 et 44 : Lien – 16 avril 2020

Chapitres 45 et 46 : Lien – 17 avril 2020

Chapitres 47 et 48 : Lien – 18 avril 2020

Chapitres 49 et 50 : Lien – 19 avril 2020

Chapitres 51 et 52 : Lien – 20 avril 2020

Chapitres 53 et 54 : Lien – 21 avril 2020¨

Chapitres 55, 56 et 57 : Lien – 22 avril 2020

Chapitres 58 et 59 : Lien – 23 avril 2020

Chapitres 60 et 61 : Lien – 24 avril 2020

Chapitres 62, 63 et 64 : Lien – 25 avril 2020

Chapitres 65 et 66 : Lien – 26 avril 2020

Chapitres 67 et 68 : Lien – 27 avril 2020

Chapitres 69, 70 et épilogue : Lien – 28 avril 2020


Restez chez vous, polar de Nicolas Feuz. Editions Slatkine & Cie – ISBN 978-2-88944-158-7. Année 2020. Gratuit et inédit.