Quatrième de couverture :

Iris étouffe dans sa petite vie étriquée de la bourgeoisie de province. Un mariage qui se délite, un métier frustrant, elle s’échappe dans des drapés vaporeux et de sages petites robes sur mesure. La couture est son refuge, la machine suivant la cadence de son cœur apaisé. Jusqu’au jour de l’explosion, lorsque Iris découvre que ses parents lui ont volé ses aspirations de jeunesse.

Alors elle déchire le carcan et s’envole pour suivre la formation dont elle rêvait. Et, de fil en aiguille, sous l’égide autoritaire de l’élégante Marthe, Iris se confectionne une nouvelle vie, dans l’exubérance du Paris mondain.

Extrait :

Il me regarda par-dessus son épaule.
– Tu as fait ça dans mon dos, et tu me dis que tu ne veux pas d’enfants.
Je me relevai à mon tour.
– Je n’ai plus quinze ans, ne compare pas ma candidature dans le dos de mes parents avec ça. Je crois savoir ce qui est bon pour moi… Et je n’ai jamais dit que je ne voulais pas d’enfants, je te demande d’être un tout petit peu patient. J’ai consacré dix ans de ma vie à te soutenir dans tes études et ta carrière à l’hôpital, je te demande de m’accorder six mois.
– C’est quoi cette formation ? Explique-moi.
Je lui racontais ma trouvaille, elle m’avait mise dans tous mes états. Quelques jours plus tôt, un peu au hasard, j’étais tombée sur un site où j’avais découvert une formation privée, sans pour autant être onéreuse. Sans subvention de l’État, elle était financée par un mécène discret. Mes petites économies pourraient la payer. Je le rassurai en lui précisant que je n’aurais même pas à empiéter sur le budget familial. Je lui appris que les cours étaient dispensés par des professionnels issus de grandes maisons de couture, et même de modistes de haut vol.
– Quitte à tenter l’aventure, autant le faire jusqu’au bout, lui dis-je pour conclure.
– C’est bien joli tout ça, mais il doit bien y avoir une sélection pour entrer dans cette école ?
– Je dois confectionner un ouvrage, peu importe lequel, et écrire une lettre de motivation où j’évoque ma représentation de la couture.
Il se mura dans le silence. Je voulais lui faire comprendre ma détermination.
– C’est l’occasion ou jamais pour moi de réaliser mon rêve. Ce n’est pas dans dix ou quinze ans que je pourrai le faire. Je n’imposerai pas ça à nos futurs enfants. Et puis, je déteste mon boulot à la banque, je m’ennuie, je deviens aigrie, ce n’est pas moi et tu le sais. Comme toi, je veux avoir une vie professionnelle épanouissante.
– Dernière nouveauté, soupira-t-il. Écoute, je suis fatigué, je me lève tôt demain matin.
Il se recoucha, éteignit la lumière ; je me roulai en boule. Pierre finit par ronfler. Et moi, j’allais passer une nuit blanche…


Genre : Roman / Nombre de pages : 288 / Année : 2015 / Édition : Pocket / ISBN : 978-2-266-25512-7


Mon avis :

Parce qu’il (il ? oui mon homme) insistait pour je lise « Agnès Martin-Lugand », j’ai fini par céder à son enthousiasme !

J’ai donc commencé ma lecture de Agnès par son deuxième roman (oui il nous manque le premier) et j’ai été envoutée par cette histoire. J’ai dévoré ce livre et regretté de n’avoir pas abdiqué plus tôt.

Avec « Entre mes mains le bonheur se faufile », j’ai découvert une écriture passionnante, enflammée et touchante. Les personnages, enfin surtout Iris, se faufile en nous, elle vit en nous, elle devient notre meilleure amie, celle que l’on a envie de soutenir, de voir réussir.

En fait, tout comme Agnès vit avec ses personnages dans sa tête, lorsque nous arrivons à la fin de notre lecture, les « amis » d’Agnès deviennent notre famille. Aujourd’hui encore, Iris fait partie de ma vie. Elle me chuchote à l’oreille de suivre mes rêves !