Quatrième de couverture :

Dans une HLM de banlieue, vivant sur le même palier que ses parents, Alfredo Scali rêve d’un destin d’artiste peintre. Mais pas n’importe lequel ! Il consacre son oeuvre à « l’inconscient des animaux à travers leurs rêves » : celui des ours bipolaires et des crabes kleptomanes, entre autres. Confronté à l’absence totale de succès, et aux prises avec un conseiller Pôle Emploi spécialisé dans les jobs neurasthéniques, il persévère dans cette voie sans issue. Jusqu’au jour où il hérite de Schmidt, un singe malicieux épris de Joe Dassin et de séries américaines, qui va bouleverser sa vie… De Pantin à Montmartre, d’une friterie belge aux plages de Saint-Domingue, ce roman tendre et déjanté pose la seule question qui vaille : qu’est-ce que réussir sa vie ?

Extrait :

Quelques semaines après cette entrevue, un responsable de L’Acolyte utile a débarqué chez ma grande-mère. Il tenait par la main un singe capucin aux yeux verts qui nous scrutait sans relâche, elle et moi.
Daisy était assise dans son rocking-chair, elle se balançait tout en regardant l’animal d’un air dubitatif. Moi, je discutais avec le représentant de l’association qui m’expliquait ce qu’il fallait lui donner à manger et à boire.
Le capucin était sage, il ne bougeait pas : de mon côté, je l’étudiais comme un enfant découvrant un nouveau membre de sa famille.
Il pesait moins de trois kilos et ne mesurait pas plus de quarante centimètres, sans compter sa queue qui devait faire à peu près la même longueur. Marron foncé, son pelage dessinait un col blanc au niveau du cou jusqu’en haut du crâne, ce qui donnait l’impression qu’il portait une capuche. Ses grands yeux noisette oscillaient sans arrêt, ils semblaient suivre sa pensée.

– Laissez-la prendre ses marques. Elle va vous observer et s’habituer à vivre avec vous, nous a conseillé le dresseur.
– Avec ma grand-mère, ai-je rectifié.
– Ave votre grand-mère, oui. Vous pourrez lui apprendre quantité de choses, mais pour commencer, pendant quelques jours, je viendrai pour guider votre grand-mère avec son nouveau compagnon.
– Quel âge a-t-il ? ai-je demandé.
– C’est une femelle. Elle a quatre ans. Pour la petite histoire, elle est née au Costa Rica, où notre association l’a recueillie il y a deux ans. Depuis, nous l’avons éduquée pour l’aide simienne. Elle est totalement autonome aujourd’hui.
– Et… ça vit longtemps ?
– Elle peut vivre environ quarante ans, si elle est bien traitée. Voulez-vous que je la dresse pour quelque chose en particulier dans les jours à venir ?
– Pouvez-vous lui apprendre à chanter « No woman no cry » de Bob Marley ? est intervenue Daisy.
– Je vous demande pardon ?
J’ai soufflé à l’oreille du dresseur :
– Ne tenez pas compte de ce qu’elle dit, elle déraille un peu.
– Ou bien… En faite, j’aimerais que vous lui appreniez à faire des lasagnes, a repris ma grand-mère, le regard opaque. C’est possible, ça ?


Genre : Roman / Nombre de pages : 288 / Année : 2019 / Édition : Editions JC Lattès / ISBN : 978-2-7096-6375-5


Mon avis :

Ce roman est vraiment touchant et humain. Il m’a fait beaucoup rire. Difficile de continuer d’avancer lorsque toutes les portes se ferment devant nous. Alfredo a cette force de continuer d’y croire, encore. Pourtant, comment vivra-t-il ce mensonge qu’il s’est imposé malgré lui ?

J’ai aimé partager le rêve d’Alfredo de devenir cet artiste d’un tout nouveau genre. J’ai souris en visualisant Schmidt, le capucin, s’imposer dans la vie d’Alfredo. J’ai ressenti une force incroyable, cette force de toujours croire en soi, c’est cette croyance qui nous ouvre les bras du bonheur. Un beau roman pour une belle leçon de vie.

Si j’ai adoré cette lecture, j’aurais souhaité un peu plus de rebondissements autour de ce secret qu’Alfredo garde en lui. (Je ne peux pas en dire plus, sinon j’en dévoilerais trop)

Une histoire à découvrir et surtout… soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris !


Merci aux éditions JC Lattès pour ce roman en Service Presse !