Description sur le site de Plaisir de Lire :

Lorsque Camille, récemment veuve, cherche un nouveau toit pour elle et sa fille, elle est mystérieusement attirée par une maison dont les occupants cherchent une colocataire. En s’installant, elle plonge dans l’univers de ces artistes marqués par leur passé commun. Que se cache derrière leur bienveillance apparente ? Quel événement a bouleversé leurs vies ?

Ils étaient autrefois libres, non conventionnels, pleins d’illusions et découvraient l’amour, l’art, la vie en communauté. Ce passé complexe se compose de pièces de puzzle, qui s’emboîtent au fil des pages. À ces pièces vient s’ajouter la présence d’une mystérieuse Ombre qui plane sur leur existence. Les incidents se multiplient, mettant à mal l’harmonie de la villa et de ses locataires. D’une façon incontrôlable, la vérité refait surface, confrontant chacun à son passé. Mais qui est cette Ombre et pourquoi en veut-elle aux habitants de la maison ?

Extrait :

L’Ombre glissa les doigts au fond du bec du cygne, et appuya sur un bouton. Le socle amovible de la statue se déplaça, révélant quelques marches qui s’enfonçaient dans le sol. Le mécanisme était un peu grippé, mais il fonctionnait toujours. L’Ombre descendit les escaliers de pierre et se retrouva dans une galerie obscure. Elle sortit une lampe de poche qu’elle avait glissée dans un sac à dos et progressa lentement. Elle constata que, d’une de ses visites à l’autre, le passage se détériorait. Elle devait éviter les éboulis et les cailloux qui se trouvaient sur son chemin. Elle passa sans sourciller devant le squelette humain qui ne l’émouvait plus depuis bien longtemps, avec ses côtes saillantes, son sourire éternel et ses orbites sombres.
Au bout de la galerie souterraine, l’Ombre actionna un levier dans le mur qui fit glisser la paroi. De l’autre côté se trouvait la grande cave de la maison. Une fois à l’intérieur, elle enclencha un interrupteur caché derrière les étagères à vin. La paroi se referma. Pour l’observateur qui ne se doutait de rien, elle était indétectable. Aucun des imbéciles qui vivaient dans la maison ne soupçonnait l’existence de ce passage. L’Ombre seule en connaissait le secret.
Depuis la cave, elle remonta une série d’escaliers et accéda au hall d’entrée. Elle avança sur le sol dont les carreaux noirs et blancs, en damier, se révélaient dans la lumière nocturne qui pénétrait par les fenêtres. Comme lors de ses dernières visites, elle explora chacune des pièces du bas : la cuisine avec sa baie vitrée et le salon qui se prolongeait en salle à manger. Au premier étage, en dehors des trois chambres où les habitants dormaient, il n’y avait qu’une salle de bains. Une pièce chargée elle aussi des drames du passé, mais qui ne l’intéressait pas à présent. Elle se hâta donc vers le deuxième étage. Celui qui avait connu les ravages des flammes, les murs noircis, les parquets détruits par le feu. Elle devait admettre qu’ils avaient fait du bon boulot. Les rénovations progressaient.
L’Ombre termina sa visite nocturne par la seule pièce qui avait été plus ou moins épargnée par les flammes à l’époque, la seule qui avait été habitée dès le départ de la colocation, ou devait-elle dire cohabitation ? Communauté ? Qu’avaient-ils été au fond, les uns pour les autres ? Famille, certainement pas, ou alors famille dysfonctionnelle. Mais n’était-ce pas le cas de toutes les familles, qu’elles soient de sang ou de circonstances ?
Jusqu’à récemment, la pièce, inoccupée depuis des années, avait servi de débarras. Elle abritait des toiles de peintre, des caisses et des boîtes chargées de bric-à-brac. Des sculptures aussi. Un foutoir monstrueux… Mais là, elle avait été entièrement vidée et rénovée. Et l’Ombre savait très bien pourquoi. Ou plutôt pour qui.


Genre : Roman

Nombre de pages : 337

Année : 2018

Édition : Plaisir de Lire

ISBN : 978-2-88387-103-8


Mon avis :

Qui est cette Ombre ? Voilà la question qui m’a suivie tout au long de ma lecture. L’intrigue est telle que je me suis prise au jeu, au fil des pages, à essayer de découvrir qui est l’Ombre. A chaque fois que Marie Javet me dévoilait un bout de l’histoire, j’imaginais découvrir l’Ombre et pourtant, elle a si bien ficelé son suspens qu’il m’aura fallu arriver à la fin, tout comme Camille, pour connaître la vérité.

Marie Javet a un style d’écriture que j’aime beaucoup. Une écriture littéraire dans laquelle son choix de mots est percutant. Elle nous entraine dans son monde avec des personnages intrigants et attachants, une histoire passionnante. Ce roman, comme « La Petite Fille dans le Miroir », a tout pour qu’il nous soit impossible de le lâcher une fois qu’il est commencé.

Avant que l’Ombre… est une véritable pépite littéraire qu’il est impératif de découvrir dans cette rentrée littéraire !


Merci à Marie pour l’envoi de son roman en Service Presse !