Quatrième de couverture :

Déborah attend un avion qui ne vient pas une veille de Noël, espérant en secret que le retard sera suffisant pour lui éviter la fête. Une bande d’anciens étudiants se retrouvent pour un week-end; sont-ils devenus ce qu’ils aspiraient à être? Un vieux monsieur partage contre son gré un banc avec une jeune fille. Une patiente s’installe à nouveau sur le canapé d’une salle d’attente trop longuement côtoyée. La jeune Luna est bien trop perturbée pour acheter un bouquet de fleurs. Il n’a pas osé leur dire qu’il ne reprendrait pas l’entreprise familiale. Le plan social était une belle opportunité. Serait-il là où il est sans cette main tendue? Et claquent les ciseaux dans la longue chevelure.

Extrait :

DES MOTS

Quand enfin je m’autorisai à raconter des histoires, je retrouvai cette envie gourmande de jouer avec ces compagnons facétieux. Ils s’alignèrent en paragraphes, en chapitres, en livres. Ils construisaient un monde, des personnages, des chagrins et des rires. Ils emmenaient le lecteur sur le chemin de mon imaginaire, mots livres, heureux et vagabonds, mots riches de couleurs redécouvertes. Quand ils trouvèrent es passeurs, éditeurs, bibliothécaires et libraires, quand ils s’installèrent sous les yeux d’inconnus, qu’au-delà de leur orme primaire en noir sur blanc, ils prirent corps dans la tête et le coeur de liseurs bienveillants, ce fut un ravissement. Les mots créaient un univers, une réalité pour ceux qu’ils avaient croisés. J’y ajoutai l’une ou l’autre fois, à l’encre noire, une note manuscrite personnalisée, complémentaire au texte qu’ils allaient ou avaient rencontré. Encore quelques traits tracés, souvent hiéroglyphiques, mais toujours reconnaissances, un fil de plus de l’auteur au lecteur.

Parfois, m’est demandé une lecture que j’accorde de bonne grâce. Les mots couchés dès lors se lèvent, prennent place dans l’espace, silences et sourires les accueillent. Ils s’élancent, tournoient, claquent puis se posent. Leur son envahit la salle, la scène et les tribunes même quelquefois. En une ultime pirouette, les murs les relancent, les auditeurs les harponnent, ils s’éteignent ainsi prudemment, arrivés au port, laissant dans leur bruit une traînée drôle ou sombre, une sensation, une image, mots-tableaux, qui, je l’espère toujours, sauront toucher ceux qui les reçoivent.

Qu’ils volent ou glissent, qu’ils s’incrustent ou passent, endimanchés ou simples, les mots, mes mots, deviennent alors les vôtres.


Genre : Nouvelles

Nombre de pages : 110

Année : 2018

Édition : Editions Luce Wilquin

ISBN : 978-2-88253-543-6


Mon avis :

Ces nouvelles sont un concentré de couleurs, une montagne russe d’émotions. Abigail m’a fait voyagé à travers mes ressentis.

J’ai ri avec « UN BANC », j’ai été révoltée avec « UNE PLACE », j’ai souris avec « NOUVELLE COUPE », j’ai pleuré avec « FLEURS DES CHAMPS », j’ai voyagé avec « ALLER ET REVENIR ». Toutes les nouvelles de ce recueil laissent une trace, elles nous chuchotent un bout de vie.

Il y a ces livres qui restent un moment dans notre bibliothèque avant de prendre leur envol entre nos mains. Un autre jour, demain en fait partie. Je ne sais pas pourquoi, il a souhaité attendre avant de s’incruster à moi, mais il m’aura fallu être en vacances, face au lac, pour m’envoler avec les mots d’Abigail. J’ai passé un merveilleux moment à retrouver cette plume que j’adore, à partager ces morceaux de vies. Merci à Abigail pour ses partages d’instant de (sa) vie, une petite parenthèse au milieu de ma vie.


Merci à l’auteure, Abigail Seran, et aux éditions Luce Wilquin pour l’envoi en Service Presse !