Tatiana de Rosnay nous livre onze nouvelles qui ont pour thème l’adultère.

De la découverte de « Son carnet rouge« , de la prise sur le fait avec « La jeune fille au pair » ou alors des aveux qui n’étaient pas nécessaires dans l' »Hotel Room » (ma préférée), nous sommes emmenés au coeur de ces histoires de femmes et d’hommes qui sont trompés et dont la vérité éclate, tragiquement ou parfois drôlement.

Avant de s’en aller, elle enlève son alliance et la pose délicatement sur le capot de la voiture, sans un mot.

Nouvelle n° 6 – La clé USB – Extrait :

J’ai allumé l’ordinateur. J’ai branché la clé USB.

D’abord, rien. Puis la vidéo démarra. Notre canapé. Celui-là même où je me trouvais. Le canapé vide. Pas de bruit. Ensuite, une silhouette. C’était Hubert. Il semblait chercher ses mots. Sa voix résonna enfin, quelque peu déformée.

« Thérèse, je sais que mes paroles vont te blesser. Pourtant je n’ai pas le choix. Je dois te dire la vérité. Je ne suis pas doué pour les mots, je me sens incapable de te laisser une lettre. Je ne sais pas comment te dire ce que j’ai fait. Je n’ose pas te le dire en face. Alors j’ai pensé à cette solution, m’enregistrer et avoir un peu l’impression de te parler face à face. Oui, c’est horriblement lâche. Mais je suis un lâche, Thérèse, et tu ne le savais pas. »

J’appuyais sur « pause ».

Nouvelle n° 5 – Le cheveu – Extrait :

Cher Jean-Baptiste,

Oui, j’ai tout cassé. Il ne reste rien. Le service de cristal est en miettes. Les assiettes de porcelaine sont des puzzles. Les tableaux sont lacérés. Les canapés éventrés. Les livres déchirés. Ton ordinateur explosé. La télévision et le lecteur DVD hors d’état de nuire. Ton iPad est dans la cuvette des W-C. Tes costumes n’ont ni bras ni jambes. Tes chaussures se sont noyées dans de l’eau de Javel.

J’ai créé ce désordre assez méthodiquement. J’ai voulu m’attaquer à ce qui représentait nos huit années de vie commune. Regarder les albums photos m’a fait de la peine. Ces images d’un bonheur évanoui, d’une félicité fugace, ces visages heureux, ces scènes familiales, notre voyage de noces, notre premier Noël, les anniversaires, les vacances, je n’ai pas pu les regarder. Alors je les ai brûlés, un à un, avec toutes les lettres.

Mon avis :

Ces nouvelles sont écrites avec légèreté malgré que la situation, elle, reste toujours désolante. Ce livre se lit donc très facilement, car les nouvelles ne font que quelques pages. Si j’ai lu ce livre très rapidement, je reste tout de même un peu déçue, car habituée plutôt aux romans de Tatiana de Rosnay, je reste un peu sur ma faim dans ces nouvelles qui manquent peut-être de détails. Un style donc différent, mais qu’il est tout de même impératif de lire, car c’est la diversité qui fait le talent d’un écrivain, et Tatiana de Rosnay est une grande écrivaine.

L’auteur :

Je pense qu’il n’est plus nécessaire de présenter Tatiana de Rosnay, mais en quelques mots, elle est née le 28 septembre 1961 à Neuilly-sur-Seine. Son père est français d’origine russe et sa mère anglaise.

Elle écrit notamment : L’appartement (1992), Elle s’appelait Sarah (2007), Le voisin (2010), Le coeur d’une autre (2011), A l’encre russe (2013).

Tatiana de Rosnay : Site internet