Quatrième de couverture :

Sur une île sauvage et désertée, Marnie, adolescente effrontée et fragile, vit au-dessus des falaises au coeur d’une imposante maison de verre et d’acier avec sa mère Rose et sa grand-mère Olivia, qui règne sur la famille et sur l’île tout entière.
Des plaines aux herbes hautes, des sentiers au bord de mer, la nature se révèle aussi cruelle que les mystères trop longtemps ensevelis.
Et si une seule personne détenait tous les secrets de cette famille et s’en libérait enfin ?Marnie est une jeune adolescente qui vit « dans un château de verre » sur une île. Sa famille proche se constitue de sa grand-mère et de sa maman qui est gravement malade, les hommes ont, à leur façon, quitté le cocon familial. Sa meilleure amie est aveugle et ensemble elles adorent se balader sur les falaises, à la limite de la chute.

Extrait :

Marnie
Mon nom est Marnie de Mortemer. J’ai quatorze ans. Mon pays n’a rien à voir avec celui des Merveilles. Sur un globe terrestre, il n’apparaît pas. Même pas une tête d’épingle ! C’est dire si on est insignifiants. Et pourtant mon Île me ressemble et je ne m’en irai jamais. Nous sommes aussi imprévisibles l’une que l’autre. Nos maisons ont été construites par grand-père Aristide au-dessus des falaises. Prudence et sa fille Jane se sont installées dans la plus petite, une maison sans étage, avec une porte d’entrée d’identique à la nôtre, à l’opposé des falaises pour éviter que le vent d’hiver ne les fasse voler en éclats. La mienne s’élève sur deux étages et mène au grenier avec de vieux meubles et des malles remplies de déguisements. Maman, avant de tomber malade, adorait se masquer et nous surprendre au dîner, imprégnant la salle à manger de son parfum d’encens. Elle apparaissait en Marie-Antoinette ou en Scarlette O’Hara, juste pour énerver mon abruti de père qui n’avait rien d’un Rhett Butler. Je sais de quoi je parle, j’ai regardé tous ces films plusieurs fois avec maman. Je m’appelle même Marnie à cause d’un film du gros chauve Alfred Hitchcock. Quand Rose descendait l’escalier en héroïne de film, j’étais la seule à l’applaudir avec Olivia. Grand-père fumait son cigare. Papa restait figé, presque gêné, comme si maman était descendue nue, seulement parfumée du petit flacon noir. Et malgré les efforts de maman, il quittait la table avant le dessert et ne revenait, au mieux, qu’au petit déjeuner où il empestait l’alcool. Parfois il flottait une senteur encore plus écoeurante. Une femme du Continent dont on ne savait rien, là où les hommes perdent la tête, pour une partie perdue au casino qu’ils oublient dans les bras d’une pute. J’ai dévoré suffisamment de films pour savoir tout ça. Vivre sur une île ne vous coupe pas des réalités. Bien au contraire.


Genre : Roman

Nombre de pages : 256

Année : 2017

Édition : Plon

ISBN : 978-2-259-25283-6


Mon avis :

C’est un roman que j’attendais avec impatience, mais dès les premières pages, j’ai senti que c’était une histoire qui se savourait, j’ai donc pris « mon » temps pour lire « Le vertige des falaises ».

C’est un roman de femmes dont les voix s’élèvent et s’entrechoquent pour combattre les secrets qui entourent cette famille et dans laquelle Marnie se construit. Restera-t-elle tributaire du passé de ses parents, de ses grands-parents pour se forger qui elle sera ?

Je me suis attachée à cette jeune fille qui a du grandir trop vite auprès de sa mère malade, de son père absent et d’une grand-mère peut-être trop protectrice. Gilles Paris a su, à travers ces mots, transmettre une force remarquable à cette fille.

Ce roman m’a vraiment bouleversée et même trois mois après la fin de ma lecture, il m’est difficile de poser les mots sur mes ressentis. Cela n’engage que moi, mais ce roman est un Joyau que l’on a envie de porter chaque jour auprès de son coeur !


Je tiens à remercier les éditions Plon pour l’envoi du roman de Gilles Paris en Service Presse !


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