Pendant la rédaction de sa thèse, Sophie s’est accordé du temps pour écrire son premier roman et tente, avec grande difficulté, à trouver un éditeur qui voudra bien la publier. Elle a imprimé 15 exemplaires de son manuscrit, pas une chance de plus et après 14 refus, elle ne se fait plus d’illusion, tout restera dans un tiroir.

Elle croise la route de Joyce Verneuil qui lui propose un poste au sein de son équipe pour la production du feuilleton « La vie, la vraie » et en échange elle l’aidera à être publiée chez Flammarion.

Sophie n’hésite pas, c’est un grand OUI qu’elle lâche, sans en toucher un mot à sa famille. Une double vie ça n’est pas si compliqué.

Tiendra-t-elle une année dans ce monde qu’elle ne connaît pas ? Résistera-t-elle au caractère et aux exigences de Joyce ? Comment vivra-t-elle les mensonges qu’elle devra trouver à raconter à ses proches ?


« J’ai beaucoup d’amis dans l’édition. Dont un très proche chez Flammarion. » Quand je fermais les yeux, je revoyais le visage de Joyce Verneuil, et j’entendais sa voix. Le souvenir était désagréable. Plus le train s’éloignait de Paris, plus je me sentais démunie. Joyce et ses amis : La télévision, l’édition, la radio, le cinéma, c’était eux, c’était les mêmes, ils tenaient le système. Tout se décidait à Paris, loin de moi, et pour eux je n’étais rien.
J’ai repensé aussi au dernier exemplaire de mon manuscrit, toujours seul par terre sous mon bureau. Et à Marc, qui m’avait dit que, pour réussir, il fallait rencontrer quelqu’un qui croyait en nous et en notre potentiel, et qui voulait bien utiliser ses appuis pour nous mettre le pied à l’étrier
Joyce Verneuil pouvait-elle être, pour moi, cette personne-là ? Vu ses remarques sur Mohamed et sur la grande actrice blonde dès qu’ils avaient eu le dos tourné, je savais qu’on ne pouvait pas faire confiance à son sourire. En même temps, il y avait quelque chose dans son regard, une forme de bienveillance, qui m’avait touchée, qui m’avait paru destiné personnellement, et profondément sincère.

A Bordeaux, juste avant de me coucher, alors que tout le monde dormait déjà, que j’entendais Marc respirer dans le lit tout près de moi, j’ai avancé à tâtons sur la moquette, je me suis baissée sous le bureau, j’ai tendu la main, j’ai attrapé le dernier manuscrit. Je suis redescendue et je l’ai glissé dans une enveloppe kraft.
Je me suis promis de ne faire imprimer aucun nouvel exemplaire. Quatorze maisons d’édition m’avaient déjà dit non : j’allais m’épuiser si je persévérais dans cette voie. J’ai glissé une courte lettre dans l’enveloppe, que j’ai adressée à Joyce Verneuil, Azur Productions.
Si je n’avais pas de chance de ce côté non plus, je me le suis promis, c’en serait fini de mon roman. A trente ans, il est l’heure d’être lucide. On doit savoir se résigner.


Genre : Roman

Nombre de pages : 507

Année : 2012

Édition : J’ai lu

ISBN : 978-2-290-02386-0


Mon avis :

Addictif… C’est vrai, je l’ai trouvé addictif, il m’a été difficile de poser ce livre avant de l’avoir fini, malgré son nombre de page.

J’ai passé un bon moment avec Sophie, personnage principal de ce roman. Ella a un côté naïf qui est attachant et une envie de réaliser ces rêves, même si pour ça elle doit prendre des chemins de traverse. C’était donc un « régal » de la suivre.

J’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman, mais le fait que cette histoire me fasse beaucoup penser au « Diable s’habille en Prada » m’a dérangée ( pourtant j’adore le « diable ») car, même si l’univers et les personnages sont différents, j’avais ce sentiment de pouvoir prédire la suite et de « savoir » comment ce roman se terminerait (ce n’est certes pas le cas).

Tout comme Sophie, le domaine de la « télévision » n’est pas un domaine que je connais, je ne me suis jamais demandé comment était construit un feuilleton ou une série. Dans ce roman, Thomas Raphaël nous dévoile les coulisses de la fabrication d’un feuilleton. Des auteurs, des dialoguistes, les castings, les décors, … tous les rouages qui nécessitent une grande organisation et où les changements de dernières minutes sont à gérer dans l’urgence. J’ai apprécié de découvrir cet univers et je regarderai les feuilletons et les séries différemment.

Un roman parfait pour l’été, détente sans prise de tête.


L’auteur :

Thomas Raphaël a grandi sur le bassin d’Arcachon. Il a aujourd’hui 33 ans et habite à Paris. Il est l’auteur de trois romans. Pour en savoir plus, vous pouvez découvrir sa bio sur son site internet.