Julia est à un tournant de sa vie où elle a besoin de partir, ou de fuir, pour se reconstruire et lorsque son employeur lui propose de partir au Cambodge, il ne lui faut que quelques secondes pour répondre un grand OUI. A travers son travail, elle va se rendre compte du passé tragique de ce pays qui hante ses habitants. Julia ira de rencontre en rencontre qui lieront passé et présent.

Est-ce que son avenir peut-il changer grâce aux rencontres qu’elle fera ? Apprenons-nous de nos erreurs ou de ceux qui nous entourent ? Julia est partie à la recherche d’elle sans imaginer que c’est elle qui changera la vie des personnes qu’elle a rencontrées.

Phnom Penh, février 2013
Il allait et venait dans la chambre. C’était sans fin. Il ne savait vraiment pas où se mettre, s’installer en haut de la lampe ou plutôt dans la baignoire ? Dans l’ampoule du plafonnier ou encore sur les pales du ventilateur ? Il n’était pas en paix. Il eut un sursaut lorsqu’il vit une jeune femme entrouvrir la porte de la chambre et poser une grosse valise sur le sol. Il en fut lui-même très étonné. La surprise était une sensation qu’il n’avait pas éprouvée depuis très longtemps. L’avait-il d’ailleurs éprouvée dans ce nouvel état ? Il décide de rester là où il était, c’est-à-dire dans l’un des pans de la moustiquaire. De toute façon, c’était elle qui ressentirait à un moment donné sa présence et qui serait surprise, pas lui. Il esquissa un sourire en repensant à tous ceux qu’il avait poussé à fuir.
Quelle idée saugrenue cette organisation non gouvernementale avait-elle eue d’installer ses expatriés dans cette maison, alors qu’aucun Khmer n’aurait accepté d’y rester. La petite maison des esprits postée devant la demeure n’y ferait rien. Depuis qu’il avait été parachuté ici il s’était résigné à investir les lieux, chassant les autres habitants, et était bien obligé d’y rester à moins de trouver une meilleure incarnation. Les tortures physiques et psychologies n’avait eu aucun secret pour lui et ce n’est pas aujourd’hui que cela allait changer. A quoi bon abandonner de bonnes vieilles habitudes ?

Pendant ce temps, la jeune femme s’était déshabillée et dirigée dans la salle de bain attenante, n’ayant apparemment par ressenti sa présence. Il entendit l’eau couler et un grand soupir de soulagement juste après. Il n’osait pas aller jeter un oeil, Il avait toujours été pudique et très respectueux envers le sexe opposé. Cela faisait partie de sa culture.


Genre : Roman

Nombre de pages : 213

Année : 2016

Édition : Editions Encre Fraîche

ISBN : 978-2-9700928-9-6


Mon avis :

Après avoir côtoyé le monde du polar avec l’Ogre du Salève, Olivia nous propose dans ce second roman, une histoire plus proche d’elle puisqu’elle s’est inspirée de son voyage au Cambodge pour écrire « Impasse khmère ».

C’est donc dans un univers totalement différent que j’ai pu retrouver la plume d’Olivia, et quel plaisir ! J’ai voyagé avec elle dans ce pays et sa tragique histoire que je ne connaissais pas. Elle nos entraîne dans les coutumes et les croyances des Cambodgiens qui sont bien différentes des nôtres.

J’ai été touchée par les personnages qui font vivre ce roman, je me suis attachée à eux, à leur passé, à qui ils étaient et à qui ils sont devenus. Bouleversée par leur histoire, j’ai demandé à Olivia si cette famille était réelle, en tout cas elle aurait pu. Dans la douleur humaine, je trouve que ce roman à quelque chose de tendre.

On peut dire qu’Olivia a radicalement changé de style et cela lui va très bien, elle a une plume qui peut s’envoler là où elle le souhaite.

Merci à toi Olivia pour ce magnifique moment de lecture, un véritable coup de coeur, un beau sourire dans ton « Karma » !


Coups de coeur


Olivia Gerig nous parle de son roman « Impasse khmère » dans l’émission radio Entre les lignes (le rendez-vous littéraire quotidien d’Espace 2). A écouter ici !