Lorsque des parents divorcent, la vie des enfants change, c’est le cas pour Arthur et Rémy, mais pour eux ce changement se traduira par des milliers de kilomètres. Arthur partira aux Etats-Unis avec sa mère, tandis que Rémy restera à Paris avec son père. Ce n’est plus une question de séparation uniquement des parents, mais également pour ces deux frères qui verront leur lien se briser. Comment entretenir un lien fraternel quand les confidences du quotidien ne peuvent plus se partager à travers un regard ?

Ils grandiront et construiront leur vie. L’un deviendra photographe et l’autre écrivain, avec au fond d’eux, ce manque de l’autre, est-ce cette souffrance qui les a fait devenir des artistes ?

Il est tard lorsque Rémy prend le courage de passer ce coup de fil, vingt-cinq ans plus tard. Sera-t-il suffisant pour les réunir ?

« Rémy, tu iras vivre avec ton père, alors que toi Arthur, mon chéri, tu resteras avec moi. »
Nos parents se sont partagé leurs mômes, comme on se partage les meubles du salon. Nous étions abasourdis… Comment peut-on considérer ses propres enfants comme de simples possessions ? Si certaines femmes sont contraintes d’abandonner leur progéniture, dans notre situation familiale, rien, absolument rien, ne justifiait pareille option. Sur le moment, je ne sus pas que répondre. Balayé par une tornade de pensées contradictoires, mon cerveau m’empêcha d’articuler ne serait-ce qu’une phrase claire et intelligible. J’aurais pourtant voulu réagir, moi petit garçon qui venait de perdre un frère en même temps que son père. Je me suis alors tourné vers Rémy, essayant, affolé, de lui expliquer que nous ne partagerions plus le même toit. Je n’avais pas encore réalisé que nous ne partagerions également plus le même pays, ni le même continent, puisque notre Américaine de mère venue à Paris pour ses études, restée pour mon père, avait décidé de rentrer chez elle. Elle voulait m’embarquer pour San Francisco, là où le travail de son amant, qui deviendrait son second époux, l’emmenait. Rémy, mon aîné de cinq ans, avait déjà compris la situation bien avant que je me sois lancé dans ma vaine tentative d’explication.


Genre : Roman

Nombre de pages :156

Année : 2016

Édition : Olivier Morattel Editeur

ISBN : 978-2-9405-4706-7


Mon avis :

Une pépite d’émotions.

Ce sont les premiers mots qui me sont venus lorsque j’ai tourné la dernière page, et puis est venu une certaine frustration de quitter ces deux frères. Leur présence était forte pendant ce moment de lecture et pendant les heures où je ne pouvais pas les retrouver. Ils sont rares ces romans qui ont cette force de s’ancrer en vous et de vous toucher au plus profond. Point de suture en fait partie !

Olivier Morattel, l’édtieur, m’a dit que c’est un roman humain, et il a raison. J’ai été touchée, j’ai été bouleversée, j’ai souri et j’ai trouvé que la vie était injuste pour ces deux frères, mais cette certaine sérénité qu’ils ont pu (re)trouver, m’a fait chaud au coeur. Ce roman est émotionnellement troublant !

J’ai aimé découvrir ce premier roman de Florian Sägesser, il décrit les émotions avec une plume délicate et forte à la fois. Son style d’écriture nous emporte dans la vie de ses personnages et au creux de son histoire. Dès qu’on commence à lire son roman, il est difficile de devoir le lâcher pour s’occuper des obligations du quotidien. Un véritable coup de cœur pour ce roman, où à la fin, je me suis demandé s’il y avait une part biographique au vu de l’intensité des émotions que fait passer l’auteur.

Un adulte est en fin de compte un enfant couvert de cicatrices.


Coups de coeur


Vernissage ce soir 9 mars 2016 de 18h00 à 20h00, à la bibliothèque du Gymnase de Nyon (Route de Divonne 8, 1260 Nyon).

Point de suture de Florian Sägesser sera disponible ce vendredi 11 mars 2016 en librairie !