Cousu Mouche

Comme annoncé il y a peu de temps sur le blog, un partenariat entre les éditions Cousu Mouche et le blog s’est créé. Cette maison d’édition fête leur 10 ans et à cette occasion, Olivier Humbel, président de Cousu Mouche, a accepté de répondre à mes questions.


Bouquiner : Pouvez-vous nous présenter les éditions Cousu Mouche ?

Olivier Humbel : Cousu Mouche est une maison d’édition genevoise d’origine associative née en 2005.

B : Quel est votre rôle au sein de cette maison d’édition ? Comment sont organisées les éditions Cousu Mouche ?

O. H. : Je suis le président de Cousu Mouche. Dans les faits, cela veut dire que je représente les éditions dans les rapports avec les médias, les imprimeurs, les organisateurs de manifestation… Nous avons également des lecteurs, des relecteurs, et des personnes qui s’occupent plus particulièrement du suivi du texte avec les auteurs. C’est vraiment un travail d’équipe.

B : Vous fêtez les 10 ans de Cousu Mouche. Comment voyez-vous l’avenir ?

O. H. : Serein ! Notre public est fidèle et s’enrichit chaque année de nouveaux lecteurs, notre catalogue s’étoffe, et certains de nos titres commencent à faire mouche… Je crois pouvoir dire que nous avons franchi un palier !

B : Si vous deviez définir en quelques mots la ligne éditoriale de Cousu Mouche ?

O. H. : Nous aimons découvrir des univers originaux. Et nous misons très régulièrement sur des nouveaux auteurs. Les premiers romans sont l’une de nos raisons d’être.

B : Comment choisissez-vous de publier ou non un manuscrit ?

O. H. : Comme j’aime à le dire, le choix d’un manuscrit est une rencontre ! D’abord avec un texte, et puis avec un auteur. Car il faut aimer l’écrivain, mais il faut aussi apprécier la personne. Un roman, tout particulièrement un premier roman, c’est aussi une relation étroite qui doit se tisser. Pour qu’un livre ait une chance de trouver son public, il faut de la confiance, une ouverture au dialogue de la part de l’auteur, et le respect d’une personnalité de la part de l’éditeur…

B : Combien de manuscrits recevez-vous et combien en publiez-vous en moyenne par année ?

O. H. : C’est souvent après un événement, comme le salon du livre de Genève ou encore le salon des petits éditeurs, que nous recevons le plus de manuscrits. En moyenne cinq manuscrits par mois pour quatre à cinq romans publiés par année. Nous misons sur la qualité !

B : Avez-vous un comité de lecture au sein de votre maison ? Faites-vous appel à des lecteurs externes ?

O. H. : Nous avons un comité de lecture d’environ six personnes, au sein des éditions mais aussi externes, qui ont notamment travaillé pour des librairies ou sont rédacteurs de formation.

B : Quelle est la plus belle (ou les plus belles) surprise(s) littéraire(s) pour Cousu Mouche ?

O. H. : Rosa, le dernier roman de Lolvé Tillmanns est à nos yeux un tout grand roman. Mais je voudrais aussi citer des auteurs comme Fred Bocquet, ou le méconnu Laurent Trousselle, qui sont porteurs d’un style et d’un projet littéraire très forts.

B : Que faites-vous des livres qui sont invendus ?

O. H. : C’est là un de nos problèmes. Après dix ans, la place commence à manquer. Nous essayons de faire des promotions sur des livres plus anciens surtout pendant les périodes de fêtes, mais cela ne suffit pas à réduire notre stock. Il y aurait la solution du «pilon» mais nous nous y refusons.

B : Depuis peu, on peut retrouver vos publications au format électronique. Comment Cousu Mouche a vécu cette nouveauté ? Pensez-vous que le livre électronique est une concurrence ou une complémentarité au livre papier ?

O. H. : Nous avons vécu cette nouveauté un peu par obligation, pour suivre le mouvement mais nous savons que ce n’est qu’une complémentarité au livre papier. Le lecteur, à mon avis a besoin de sentir le livre, c’est physique. Je me souviens, lors d’un salon du livre de Genève, d’une dame qui trouvait nos livres presque sensuels au toucher. Cela est un peu exagéré mais pas totalement faux.

B : Que pensez-vous des blogs littéraires ? Est-ce, que selon vous, ils apportent une vision différente à la critique littéraire ?

O. H. : Ils apportent un plus indéniable. Je crois que les lecteurs sont attentifs à l’avis des blogueurs, qu’ils jugent souvent plus impartiaux que les critiques traditionnels. Il y a deux ans encore, je pense qu’un bon article de blog n’avait que peu d’effet sur les ventes, aujourd’hui c’est très différent. Les bons blogs littéraires ont un rôle d’incitateurs. C’est une évolution très positive.

B : Je vous laisse le mot de la fin, qu’auriez-vous envie de rajouter ?

O. H. : Nous avons beaucoup de chance de voir notre passion donner de si beaux résultats !


Je tiens à remercier Olivier Humbel d’avoir répondu à mes questions et pour la confiance qu’il m’accorde.