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Bouquiner : Bonjour Olivia, pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Olivia Gerig : Bonjour Stella, par quoi commencer ? Alors, née à Genève, d’une mère allemande et d’un père suisse, j’ai 36 ans aujourd’hui. Je suis moi-même maman divorcée d’un petit garçon de 4 ans. Passionnée par l’écriture et la lecture depuis toute petite, j’ai toujours rêvé d’écrire un roman. Fille unique et de nature assez timide, l’écriture me permet d’exprimer beaucoup de choses que je n’arriverai pas à extérioriser par oral. Avec L’Ogre du Salève, je publie mon premier roman et ma nouvelle « Reflet double » est l’une des lauréates du concours littéraire « Masques » et paraîtra dans un recueil publié par les éditions Encre Fraîche. J’écris actuellement un roman dont l’intrigue a pour cadre le Cambodge et j’envisage une nouvelle enquête policière… !

B : D’où vous est venue cette envie d’écrire ?

O. G. : Enfant, je lisais énormément et étant enfant unique, je m’évadais souvent dans un monde imaginaire. J’ai commencé à écrire très jeune, vers l’âge de 8 ans. Des histoires, des poèmes, j’avais aussi imaginé mon propre petit magazine. Je me destinais au journalisme, dans la presse écrite. Mes lectures m’ont également beaucoup influencées. J’aimais les romans policiers, les romans noirs, la littérature américaine contemporaine, … La musique également. J’avais beaucoup de choses à exprimer et l’écriture était mon moyen d’expression favori.

B : Comment écrivez-vous ? A la maison ou en déplacement ? Un endroit calme et silencieux ou avec le bruit ambiant ?

O. G. : J’écris un peu partout… C’est assez compliqué, car je rédige et sur mon ordinateur et sur un petit carnet que j’emporte avec moi. J’adore écrire dans des cafés avec des gens autour de moi, sinon je peux écrire chez moi, mais je le fais toujours avec de la musique. L’écriture me calme et c’est aussi un moyen pour moi de chasser mes angoisses. Comme je suis paniquée par le fait de prendre l’avion, j’écris souvent avant d’embarquer, par exemple, dans le terminal. Cela me permet de me détendre.

B : L’Ogre du Salève est votre premier roman, comment avez-vous trouvé votre inspiration ?

O. G. : Lorsque j’étais petite et pendant mon adolescence, j’aimais avant tout les romans policiers, les romans noirs, les thrillers. Je me suis toujours intéressée à la criminologie, au déroulement de l’enquête. Mon envie était d’écrire un roman policier, tout en mettant en perspective les différentes formes du mal qui peuvent émerger et naître dans la société. Comprendre leur origine. Pourquoi y a-t-il des monstres, ces derniers sont-ils vraiment ceux qu’on s’imaginait? Comment est-ce possible? De plus, certains auteurs de polars m’ont donné envie d’essayer… Comme James Ellroy, Dennis Lehane, Ian Rankin ou encore Jean-Christophe Grangé – et beaucoup d’autres, et quand j’étais enfant, « Le Club des Cinq ».

B : Pourquoi avoir choisi d’écrire un polar ?

O. G. : J’en ai toujours eu envie. J’ai entrepris l’écriture d’un polar après avoir suivi une formation par correspondance en criminologie pendant deux ans. Je souhaitais que mon intrigue repose sur des éléments scientifiques et réalistes. C’était particulièrement important pour moi. Je me suis beaucoup intéressée à la psychocriminologie, car je souhaitais essayer de comprendre comment un être humain peut passer à l’acte, commettre des actes monstrueux. J’avais aussi envie de distraire mes lecteurs, de les embarquer dans mon histoire, de les ternir en haleine, de leur faire découvrir des lieux que je connaissais, de faire réfléchir … et de revenir sur l’histoire de la région.

B : Comment avez-vous mêlé les faits historiques avec la fiction ?

O. G. : Les faits historiques réels se rapportent surtout à l’histoire de la région et également à certains éléments ayant trait à la Seconde Guerre mondiale. Les personnages, quant à eux, sont nés de mon imagination. J’ai choisi cette période de l’histoire, car pour moi il s’agit d’une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité. Comment le mal peut-il engendrer le mal ? Les monstres sont-ils toujours ceux que l’on imagine ?

B : Le chemin pour se faire éditer est long et sinueux, pourquoi avoir choisi les éditions Encre Fraîche ? Avez-vous eu d’autres éditeurs qui étaient intéressés par votre roman ?

O. G. : Je dois dire que c’est un peu par hasard… De moi-même, je n’aurai jamais osé montrer mon manuscrit à un éditeur. C’est mon père qui m’a poussée à le faire, car il croyait en mon roman. A l’époque je travaillais pour l’organisation non gouvernementale Handicap International, en tant que chargée de communication, et nous avions un stand au Salon du Livre qui était en face de celui des éditions Encre Fraîche. Mon père m’a amené un exemplaire de mon manuscrit et je l’ai remis à Alexandre Regad, tout en ne sachant pas du tout ce qu’il en penserait… Je l’avais également remis aux éditions Luce Wilquin qui à l’époque m’avaient dit qu’il était trop scientifique… ! Mais, c’est tout… ! Les éditions Encre Fraîche ont tout de suite cru en cette histoire… !

B : Quel est votre meilleur souvenir depuis la sortie de votre livre ?

O. G. : Le moment où je l’ai eu pour la première fois, imprimé entre les mains… C’était un sentiment incroyable.

B : Quel est le genre de littérature que vous lisez ? Etes-vous plutôt « lecture papier » ou « lecture électronique » ? Pourquoi ?

O. G. : J’adore les livres, aussi bien pour leur contenu, que pour l’objet en lui-même. J’ai une bibliothèque remplie de livres… je ne pourrais, je crois, jamais passer à l’électronique. J’ai besoin de sentir le papier, de tourner les pages… En ce qui concerne mes lectures, je suis assez éclectique. J’aime beaucoup les écrivains américains et anglosaxons, comme Bret Easton Ellis, Douglas Coupland, Irvine Welsch, Chuck Palahniuck, etc. Parmi les auteurs qui m’ont également marqués, il y a Albert Camus et Milan Kundera. Je viens de terminer « Vernon Subutex » de Virginie Despentes que j’ai trouvé excellent et je lis « Soumission » de Michel Houellebecq actuellement.

B : Je vous laisse le mot de la fin, qu’auriez-vous envie d’ajouter ?

O. G. : Tout d’abord, merci beaucoup Stella pour cette interview! J’espère que L’Ogre du Salève plaira aux lecteurs de Bouquiner.ch et que je vous retrouverai prochainement pour vous parler d’ « Impasse Khmère » … A bientôt !


Je tiens à remercier chaleureusement Olivia d’avoir accepté de répondre à mes questions et je me réjouis de découvrir « Impasse Khmère » !


L’Ogre du Salève de Olivia Gerig publié aux éditions Encre Fraîche

CouvertureUn professeur d’histoire se fait cambrioler et assassiner et c’est le commissaire Rouiller qui est en charge de l’enquête, sa dernière, puisqu’il prend sa retraite à la fin de la semaine. Intrigué par cette affaire, il cherchera le moindre indice pouvant l’orienter sur ce qui a été volé. A ce moment-là, dans une gendarmerie, des parents inquiets signalent la disparition inhabituelle de leur fille, mais n’ayant pas l’impression d’avoir été pris au sérieux, ils décident de se rendre dans un commissariat en espérant être, cette fois, entendu.

Non loin de là, une macabre découverte est faite par le chien d’un promeneur, une fosse commune où l’on retrouve des cadavres, à divers stades de décomposition, mais le plus étrange c’est qu’il manque la tête. Lire la chronique complète !