C’est officiel ! Providence, facteur de profession (elle n’aime pas que l’on dise factrice), tient enfin en main le papier qui la déclare « maman de Zahera » ! Elle a promis à la petite fille (qui vit dans un hôpital depuis sa naissance et qui est atteinte de mucoviscidose) qu’elle viendra la chercher aujourd’hui, et c’est donc à l’aube que Providence se rend à l’aéroport, sans se douter que cette journée ne sera pas si simple. Lorsqu’elle arrive à l’aéroport, elle voit sur les panneaux d’affichage que les avions sont retardés, pour finalement être supprimés, mais pour quelle raison ?

Elle doit absolument se rendre aujourd’hui au Maroc, elle l’a promis, à sa fille.

– Ils sont en train d’annuler les vols un par un à cause du nuage de cendres.
– Le nuage de cendres ?
– Vous n’êtes pas au courant ? Il y a un volcan qui s’est réveillé en Islande.

Elle réfléchit à toutes les solutions, sa 4L jaune, le train, à pied, trop long, elle n’arriverait pas avant que le soleil se couche. Désespérée, Providence sort de l’aéroport et tombe sur un chinois criant à travers la foule « Parbleu, vous avez des problèèèèmes ? Diantre, nous les résoudrons tous d’un coup de rhum ! ». Attristée et énervée, elle se prêta pourtant à l’écoute de cet étrange bonhomme qui lui apprit qu’il était le messagé de Maître Hué et que lui aurait la solution pour la faire voler de ses propres « bras ». Sceptique, mais pourtant curieuse, et surtout il lui fallait impérativement une solution très vite, elle se rendit chez ce Maître.

Pourrait-il vraiment l’aider et comment ? Providence n’est qu’au début de ses surprises, et son périple ne fait que commencer. Le bonheur n’est-il pas fait de patience ? C’est justement cela qu’elle doit apprendre, la patience ! Après être passée dans un temple tibétain auprès de moines de l’Humble Caste des Mantes Tricoteuses, Providence se rend de nouveau à l’aéroport, plus précisément à la tour de contrôle, car elle s’est souvenue qu’elle y connaissait quelqu’un qui pourrait l’aider à décoller.

« Monsieur Machin (c’est mon nom), il faudrait que vous me donniez la permission de décoller. Je sais que ma requête peut vous paraître insolite, mais c’est comme ça. Ne vous posez pas trop de questions. Moi, j’y ai renoncé depuis que tout a commencé. Donnez-moi juste la permission de décoller de votre aéroport, je vous en prie. » […]

« Vous pilotez quoi ? Cessna ? Piper ? »

Elle a beaucoup hésité. On voyait bien qu’elle était gênée, que ma question l’embarrassait. « C’est justement en cela que ma requête est insolite. Je ne pilote pas d’avion. Je vole toute seule. » « Oui, j’avais compris, vous volez sans instructeur. » « Non, non, toute seule, je veux dire, sans appareil, comme ça. » Elle a levé les bras au-dessus de sa tête et a exécuté un tour sur elle-même à la manière d’une danseuse de ballet.

Pris dans cette histoire folle, Léo (le contrôleur aérien) aida Providence à prendre son envol. Le voyage maternel pouvait enfin commencer ! Battons des bras avec elle !


Genre : Roman

Nombre de pages : 253

Année : 7 janvier 2015

Édition : Le Dilettante

ISBN : 978-2-84263-812-2


Mon avis :

J’attendais ce deuxième roman de Romain Puértolas avec impatience et je n’ai pas été déçue par la lecture de ce livre ! Après avoir lu L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, on cherche forcément à faire des parallèles. Il a une fois de plus réussi à nous faire voyager sans que l’on sache réellement où il nous emmènerait, ou plutôt comment. J’ai retrouvé dans ce roman son humour, mais attention ce n’est pas juste un « livre rigolo », il a su me toucher profondément. L’amour de cette petite fille pour cette mère « téléguidée » et son courage face à sa maladie, et Providence qui nous montre qu’il faut faire preuve de persévérance dans la vie et qu’il faut se battre pour atteindre le bonheur, font de ce livre une belle « leçon de vie ». Et puis, Romain nous lâche une fin imprévisible, mais je vous laisse lire le livre pour la découvrir !

Un coeur, c’est un peu comme une grosse enveloppe. (Providence Dupois)

C’est mon premier coup de coeur de l’année, merci Romain pour ce moment de lecture magique !


Je tiens à remercier les éditions Le Dilettante pour l’envoi du livre en Service Presse !