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C’est un des blogs que j’ai découvert quand je me suis « replongée » dans la blogosphère et franchement c’est « une vraie mine d’or ». Vous y trouverez des idées d’escapades, des découvertes culturelles (littéraires, cinématographiques), et elle vous dévoilera aussi quelques astuces « geek ». Ces articles sont fournis et intéressants, et elle sait y mettre une dose d’humour !

Mais pour en savoir plus sur « Notuxedo », je vous propose de découvrir l’interview que l’animatrice du blog m’a accordée.


Bouquiner : Connue sous le nom de Lou, récemment tu dévoiles sur Twitter ton identité, alors Marlène, dis-moi qui es-tu ?

Marlène : Une serial lectrice, évidemment ! Ne t’inquiète pas, ce n’est pas (trop) dangereux et ça ne mord pas. J’ai 28 ans, je vis en France tout en ayant un amour fou pour l’Angleterre. Je suis curieuse, passionnée, perfectionniste… et j’ai un gros, un grave, un énorme défaut : je mets trop d’adverbes dans mes phrases (Stephen King dit que c’est lié à la peur de ne pas être compris de ses lecteurs). Une psychanalyse s’impose.

B : Comment t’es-tu venue l’envie de créer un blog ? Tu as commencé ton blog anonymement, pourquoi changer maintenant ?

M. : Je gère des sites web depuis pas mal d’années : j’en ai eu un sur une compagnie théâtrale, un sur Michael Jackson qui a été pendant plusieurs années une activité professionnelle à temps plein, j’ai géré des sites officiels d’artistes… C’est passionnant mais on ne parle que d’un seul sujet. Or, j’ai une curiosité débordante si bien que ça devenait un peu frustrant de ne pas avoir un espace plus libre (où poster plein d’adverbes).

Au départ, je ne savais pas si j’allais aborder des sujets intimes ou non donc par souci de discrétion et avec une certaine pudeur, j’ai opté pour l’anonymat quand j’ai lancé le blog en juillet 2014. Trois mois plus tard, je ne blogue que sur des sujets que j’assume… donc j’ai choisi d’écrire sous mon propre nom.

B : Tu abordes plusieurs sujets sur ton blog, peux-tu me les présenter ? Pourquoi le choix de ces sujets ?

M. : Le blog est organisé autour de deux univers :

– une partie « culture » avec des critiques de livres et de films : j’aime beaucoup aller lire les avis des autres. C’est une manière formidable d’élargir sa vision de la lecture et du cinéma : telle personne aura remarqué tel détail qui nous aura échappé ou aura une vision différente d’un même personnage. C’est enrichissant et j’ai eu envie de participer à ce partage.

– une partie « web & escapades » : j’y donne des conseils en matière de gestion de site web, de blogging et de réputation sur Internet. C’est mon cœur de métier alors je prends du plaisir à partager quelques astuces sur le sujet. Et comme il n’y a pas qu’Internet dans la vie, je sors… et j’entraîne mes lecteurs avec moi dans ces sorties !

B : J’aime suivre tes escapades, mais dis-moi comment choisis-tu d’en parler sur le blog ? Cela te vient-il après les avoir vécues ou alors t’arrive-t-il de partir en balade exprès pour en parler ?

M. : Je propose des escapades assez variées : la découverte d’un parc, une balade de nuit, de beaux villages, de jolies rues… mais pour autant, je ne pars jamais en balade exprès pour avoir un sujet d’article : je trouve qu’un blog doit s’intégrer à notre vie, sans quoi il devient vite une contrainte. Je ne veux pas en arriver à choisir les restaurants où je vais dîner en amoureux parce qu’ils « seront jolis sur Instagram », par exemple ;)

En revanche, quand on sort et qu’on a un blog, on a peut-être un regard plus attentif sur le monde qui nous entoure. J’aime faire des photos, j’en faisais déjà sans le blog… mais savoir que je les prends aussi pour mes lecteurs me donne envie de me perfectionner, de faire plus attention aux détails.

B : Tu parles de films, connus ou non, qu’est-ce qui fait le déclic pour que tu en parles ?

M. : J’évoque tous les films que je vois, sans exception, sur le blog… pour une raison un peu particulière. La plupart des gens découvrent les films à l’adolescence. Pour ma part, je n’en ai vu qu’une dizaine avant l’âge de 25 ans. Mes parents privilégiaient la lecture et cette éducation m’a influencée, j’avais tendance à considérer les films comme une perte de temps. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à en regarder… Tenir un blog est donc une motivation à explorer le cinéma.

Critiquer un film quand on en regarde aussi peu est un exercice périlleux. Je n’ai aucune légitimité pour le faire, je n’ai pas la culture d’un vrai critique de cinéma et je ne le cache pas. Mais justement, c’est l’occasion de parler de tout avec un regard « vierge ». Le cinéma est souvent un milieu d’experts, où les critiques analysent la lumière, le montage, les influences d’un réalisateur. Ayant fait 12 ans de théâtre, j’ai un regard sans doute davantage tourné vers l’interprétation. En découvrant le cinéma, j’ai aussi découvert l’excellent blog de critiques de Roger Ebert (qui nous a quittés en 2013). J’ai tout de suite aimé son ton, qui fait justement la part belle à la sensibilité sans analyses trop complexes pour la débutante que je suis. C’est une approche qui m’a « décomplexée » et poussée à prendre la parole à mon tour.

B : Passons à la littérature, quel est le genre de livres que tu lis ? Et quel est le genre que tu ne supportes pas du tout ?

M. : Je lis vraiment de tout. Récemment, j’ai enchaîné La mort est mon métier de Robert Merle sur l’holocauste, les Contes de la Bécasse de Maupassant et l’autobiographie de Rocco Siffredi (car en la voyant, ma curiosité a pris le dessus : comment en arrive-t-on à faire ce métier ?!). Tout ce qui m’intrigue et/ou me touche est susceptible d’être lu ! J’ai néanmoins un faible pour les livres relatifs à la Seconde Guerre Mondiale. A l’inverse, je lis moins de science-fiction qu’avant.

B : En moyenne, combien de livres lis-tu par moi ? Les chroniques-tu tous ?

M. : En moyenne, je dirais une petite dizaine de livres par mois… mais parfois, j’en dévore quatre le même week-end puis j’en traîne un pendant deux semaines ! Depuis que j’ai le blog, je les chronique tous… mais je ne publie pas tout. Comme un écureuil, je stocke mes chroniques puis je choisis en fonction de mon humeur celle que je publie. Ca me permet d’avoir toujours quelques chroniques d’avance pour ne pas laisser les lecteurs du blog sans nouvelles si jamais je traverse une phase de fainéantise littéraire :) no-tuxedo-screenshot

B : As-tu déjà rencontré des auteurs ? Si non, est-ce une expérience que tu aimerais vivre ?

M. : J’ai rencontré Bernard Werber (très sympathique) et Amélie Nothomb (très charismatique) au Salon du Livre de Paris il y a quelques années. Une expérience un peu décevante (hormis le plaisir de faire leur connaissance !) car je ne les avais pas encore lus à l’époque. J’ai acheté leur livre le jour de la rencontre… et du coup, n’avais pas grand-chose à leur dire. Aujourd’hui, j’aimerais beaucoup aller vers des auteurs que j’ai lus et aimés histoire d’avoir des échanges un peu plus riches. Une fois qu’on connaît la plume, on a envie de découvrir la main qui la tient !

B : A l’heure du numérique, que penses-tu du livre électronique ?

M. : Le débat oppose souvent livre électronique et livre papier, comme si l’un remplaçait forcément l’autre. Je les trouve très complémentaires. Je lis beaucoup d’ebooks, surtout pour des raisons pratiques (stockage des livres, plus de choix du côté des livres en anglais, etc). L’ebook m’a aussi permis de redécouvrir des classiques, accessibles gratuitement. Souvent, je lis d’abord en ebook puis je rachète mes livres préférés en version papier. Ce sont eux que je lirai et relirai et que je prêterai aux gens que j’aime.

B : Tes chroniques sont « assez longues », bien fournies avec des recherches, combien de temps passes-tu à les écrire ? Comment t’y prends-tu ?

M. : Tu es bien indulgente en disant « assez longues », je suis une sacrée bavarde ! Je rédige toujours mes critiques à chaud sans regarder la minuterie… et quand c’est cuit, je les laisse refroidir, parfois quelques jours, parfois quelques semaines avant de les servir. Il y a des livres qui, sur le coup, me marquent… et deux semaines plus tard, je n’en ai presque aucun souvenir. Ca peut m’amener à revoir ma note a posteriori parce qu’à mes yeux, un bon livre est celui qui continue à nous faire réfléchir une fois qu’on a tourné la dernière page.

B : Quel est ton meilleur souvenir depuis l’ouverture de ton blog ?

M. : Etre lue, chaque jour.

B : Que peut-on s’attendre à trouver à l’avenir sur ton blog ?

M. : Le blog n’a que 3 mois donc je lui laisse le temps de mûrir à son rythme. Côté livres, j’aimerais découvrir davantage d’auteurs méconnus, sortir des sentiers battus…

En ce qui concerne la partie web & escapades du blog, je souhaiterais évoquer davantage l’Angleterre et développer une composante « coaching » plus marquée. L’un de mes articles intitulé « Comment vaincre la peur d’entreprendre » a été très lu. Je crois que nous sommes nombreux à avoir envie de laisser de côté ce qui nous freine, de nous épanouir davantage. Lire des paroles motivantes et positives, dans un livre ou sur un blog, ne peut qu’aller dans cette direction.

B : Je te laisse le mot de la fin, qu’aimerais-tu ajouter ?

M. : « Elle constata avec horreur que l’interview s’arrêtait à la treizième question et qu’il était minuit. De terribles coïncidences pour quiconque a passé son enfance le nez dans un polar. Quel événement dramatique allait donc se produire ? Etait-il encore temps de conjurer le mauvais sort ? D’un geste assuré, elle écrivit : CERTAINEMENT. Un adverbe, posé là, en silence. Le crime était commis. Il était minuit une ».

Merci Stella pour cette interview… et merci pour toutes les découvertes que ton blog nous permet de faire ! Longue vie à Bouquiner !


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