Sans titre-3_SITELa semaine dernière, j’ai été contactée par Mathilde Palfroy des Editions de la Rémanence pour me proposer un partenariat. Après avoir visité son site internet et découvert les différentes collections, j’ai accepté sa proposition. J’ai tout de suite été emballée par cette jeune maison d’édition qui publie par amour des livres et de la langue française !

Je tiens à remercier chaleureusement Mathilde pour sa gentillesse et sa disponibilité, et je me réjouis de découvrir le premier livre, La quête d’Amy de Naomi Ajavon, que j’ai choisi de lire pour débuter notre partenariat !

Afin de découvrir les Editions de la Rémanence, Mathilde a accepté de répondre à quelques questions.


Entretien avec Mathilde Palfroy – Editions de la Rémanence

Bouquiner : Pouvez-vous présenter les éditions de la Rémanence aux lecteurs ?

Mathilde Palfroy : La maison édite des auteurs contemporains, confirmés ou débutants, à travers trois collections : Regards (romans réalistes), Traces (autobiographies) et Le labo (textes narratifs originaux). Nous proposons une littérature actuelle, facile d’accès, ouverte sur le monde et les autres et généralement réflexive. La particularité, peut-être, de la maison est de faire une grande place à ces écrits « personnels » (mémoires et autobiographies) qui souvent manquent de considération et sont perçus comme moins littéraires que les autres alors que beaucoup recèlent des trésors d’écriture et sont nettement plus profonds « psychologiquement » que bon nombre de romans.

B : Vous êtes la directrice de ces éditions, pourquoi avoir décidé de créer votre propre maison d’édition ? Comment en êtes-vous arrivée là, quel est votre parcours ?

M. P. : Bien qu’ayant toujours été une grande lectrice, je suis arrivée dans le monde du livre un peu par hasard, dans le cadre d’un stage, après 7 ans de droit et des expériences professionnelles diverses. J’ai tout de suite su que j’y avais trouvé ma place et j’ai décidé de créer ma maison pour pouvoir travailler comme je le souhaitais, faire ce que je voulais de ma vie au quotidien et parce que je savais aussi assez clairement quel genre de livres j’avais envie de faire exister.

B : Si vous deviez définir en quelques mots la ligne éditoriale de Rémanence?

M. P. : J’évoque souvent le partage du vécu et de l’expérience, car la plupart des livres des éditions possèdent un message ou du moins invitent les lecteurs à la réflexion. Et comme l’indique le nom choisi pour la maison, ce sont des livres dont j’espère qu’on se souvient, qui sont susceptibles de marquer durablement les esprits…

B : Votre maison est toute jeune, mais combien avez-vous reçu de manuscrits ? Combien comptez-vous en publier par année ?

M. P. : J’ai dû recevoir environ 80 manuscrits depuis les débuts. J’aurai édité 8 titres à la fin de l’année 2014 et je pense conserver ce rythme si possible.

B : Sur quels critères vous basez-vous pour choisir les manuscrits à publier ?

M. P. : Je retiens les manuscrits lus avec plaisir, tout simplement, si bien sûr ils correspondent à la ligne des éditions. Je ne me pose pas trop de questions « commerciales » pour arrêter mes choix, je sais que certains de mes livres ont peu de potentiel commercial en ce qu’ils n’intéresseront pas forcément le tout-venant, mais qu’il existe aussi des lecteurs curieux qui se retrouveront dans ces lectures… Donc cela ne me freine pas.

Au contraire j’ai dû parfois refuser des textes sympathiques et plus facile à mettre en valeur, que j’avais eu plaisir à lire, mais qui ne correspondaient pas suffisamment à l’image de marque que je souhaite donner aux éditions, auxquels il manquait, peut-être, cet aspect de rémanence…

Ce sont des choix très personnels et fortement liés à mes propres goûts, j’édite les livres sur lesquels j’aurais été heureuse de tomber au fil de mes lectures, ceux qui m’ont marquée, qui m’ont apporté quelque chose et dont je pense que les lecteurs aussi se nourriront.

B : Avez-vous un comité de lecture au sein de votre maison ? Faites-vous appel à des lecteurs externes?

M. P. : Pas pour le moment. Je découvre tous les textes seule, c’est mon grand plaisir. Je fais les choses un peu à l’envers car c’est finalement après édition que je recherche l’avis d’autres personnes !

B : Quelle est la plus belle (ou les plus belles) surprise(s) littéraire(s) pour Rémanence?

M. P. : Chaque livre édité a été une belle surprise. C’est le côté un peu magique de ce métier. Et à chaque fois qu’un lecteur a aimé un livre et nous le fait savoir, c’est encore une belle surprise.

B : Quelles sont les rencontres les plus fortes que vous ayez faites?

M. P. : Dans la continuité des belles surprises, toutes. Les livres de mes auteurs sont souvent assez personnels et ainsi leur édition prend systématiquement une dimension humaine assez forte… et ce qui est particulièrement agréable, c’est que mes « critères » de choix me dirigent à chaque fois vers des auteurs que je sais que je vais apprécier d’un point de vue personnel.

B : Combien de collaborateurs avez-vous au sein de Rémanence ? Comment voyez-vous l’avenir ?

M. P. : Je travaille avec une maquettiste-graphiste aussi sympathique que talentueuse et je vais entamer une nouvelle collaboration avec quelques commerciaux dans les mois à venir. Pour l’avenir, je ne souhaite pas que la maison devienne plus importante en terme de production car j’aime y travailler seule. L’objectif premier est de développer les ventes, d’acquérir la confiance et l’intérêt des libraires et lecteurs.

B : Quelle est votre opinion face aux livres électroniques ?

M. P. : Je n’en pense pas de mal. Il y aurait beaucoup à dire et à débattre… Pour ma part, c’est un usage complémentaire au papier qui m’amène à lire des livres que sûrement je n’aurais pas achetés si je n’avais pas de liseuse. C’est aussi très pratique pour lire les manuscrits et ainsi éviter aux auteurs d’imprimer et de relier leur texte pour me le soumettre. Et puis bien sûr quand on se déplace, c’est génial d’avoir une bibliothèque dans son sac qui ne pèse rien… Enfin, le numérique permet de ne garder dans ses étagères que les livres pour lesquels on a un attachement particulier, ceux qu’on aurait envie de prêter ou de faire lire à nos enfants par exemple.

C’est seulement dommage que chez les éditeurs renommés les nouveautés soient encore assez chères, 10 euros pour un contenu dématérialisé, c’est trop cher pour moi et quand bien même je connais le travail nécessaire pour donner vie à un livre !

B : Je vous laisse le mot de la fin, qu’auriez-vous envie d’ajouter?

M. P. : Bravo pour votre travail, je vous remercie de nous aider à nous faire connaître et j’espère que les éditions de la Rémanence trouveront, doucement mais sûrement, le lectorat que méritent mes auteurs.