Pour la rentrée littéraire, Grégoire Delacourt nous propose avec « On ne voyait que le bonheur » un roman époustouflant ! En librairie le 20 août 2014 !

Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. […] Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vint-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres ?

Résumé :

Antoine a 40 ans et est expert en assurance, il passe ses journées à analyser et indemniser les assurés. Il arrive un moment dans son existence où il décide de faire le point sur sa vie, la valeur qu’elle a. Il nous entraîne à travers une expertise personnelle sur ce qu’a été son passé et les conséquences de celui-ci sur qui il est devenu.

Très vite dans sa vie, il ressent le manque d’amour de sa mère et l’absence de son père, un ressenti qui s’intensifiera lorsque ses soeurs jumelles naissent. Un matin, une des jumelles ne se réveille pas et le semblant de famille restant éclate lorsque la mère abandonne son foyer. Il reste deux enfants déchirés, dont l’un se réfugie dans la colère et l’autre dans le silence, jusqu’au moment où elle prononcera un mot sur deux. Ils deviennent solidaires et se protègent.

Plus tard, quand l’enfance est terminée, Antoine rencontre Nathalie, un coup de foudre, une passion amoureuse, un mariage et une fille, Joséphine. Le bonheur est pourtant de courte durée, emporté par la tromperie, et les effluves d’autres hommes. Ils tentent malgré tout de recoller les morceaux avec la venue de Léon, mais les trahisons l’emportent et Antoine se retrouve à nouveau seul, abandonné par l’amour et licencié pour fraude. Sa mère meurt seule, son père est rongé par le cancer, Antoine se retient à ses enfants et aux quelques moments de bonheur qu’il vit avec eux. Une journée unique, magique, mémorable, une de celle que l’on grave en soit. Elle agit sur lui comme un déclencheur. Joséphine est victime de sa lâcheté à lui, de son passé, mais aussi d’amour, car un tel acte est aussi une preuve d’amour, celle de ne pas vouloir voir ses enfants grandir dans son monde, dans cette vie destructrice. Elle survit. Antoine passe trois ans en hôpital avant de s’envoler vers un autre pays. S’éloigner, ou fuir, pour se reconstruire, se pardonner. Il est au Mexique et Joséphine en France, à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, ils combattent, chacun, des démons internes. Une violence profonde pour s’accepter en tant que survivant(e) et une force incroyable pour pardonner.

Chaque jour, pendant trois ans, je nous avais rêvé une vie nouvelle. Pour éloigner sa tristesse, éloigner mon chagrin. Dans mes fièvres, j’entendais parfois des éclats de rire. Parfois nos peaux s’y touchaient, ses lèvres y frôlaient mon oreille, prononçaient des mots de vertige et de passion. Mais il faut que l’autre ait envie d’être rêvé pour que les choses aient une chance d’arriver. Elle m’avait raccroché au nez, et je n’avais pas été triste. Son silence m’avait réveillé.

Mon avis :

Avec ce roman, Grégoire Delacourt, nous entraîne très loin et très profondément. Je me suis pris la violence de la vie d’Antoine en plein coeur, on ne peut qu’en ressortir bouleversé lorsqu’on tourne la dernière page, mais aussi touché par le chemin parcouru par les personnages. Avec la force dont ces vies sont brisées, on peut se demander comment le pardon est possible.

Si j’en ressors remuée par ce roman, je dois quand même dire qu’au départ j’ai eu de la difficulté à m’y accrocher. J’ai eu de la peine à suivre la chronologie des événements, car si on est dans le présent d’Antoine, on y trouve beaucoup de retours en arrière, et je me suis un peu perdue. Mais malgré cela, il se lit facilement, les chapitres sont courts, trois à quatre pages, et ils font référence à une valeur / une estimation de sa vie.

Ce livre est divisé en trois parties, la première sur sa vie jusqu’au drame, la deuxième sur sa reconstruction et puis la troisième est le journal que tient Joséphine depuis la nuit où tout a basculé.

Un roman saisissant, émouvant et renversant pour cette rentrée littéraire !


Genre : Roman

Nombre de pages : 360

Sortie : En librairie le 20 août 2014

Édition : JC Lattès


L’auteur :

Grégoire Delacourt est né en 1960 à Valenciennes. Il a publié L’écrivain de la famille (2011), La liste de mes envies (2012), La première chose qu’on regarde (2013), On ne voyait que le bonheur (2014).

Il sera présent à Le Livre sur les quais à Morges (Suisse) en septembre 2014.


Je tiens à remercier chaleureusement Grégoire Delacourt et les éditions JC Lattès qui m’ont permis de recevoir « On ne voyait que le bonheur » en Service Presse !