AnsermozBouquiner : Pour les lecteurs qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Jean-Pascal Ansermoz : Je suis assurément une plume atypique de la scène littéraire Suisse. Né en Afrique, j’ai fait mes écoles à Bâle avant de commencer mes études à Lausanne. J’aime boire du thé, l’automne et les chats.

B : Tu écris depuis tout jeune, mais d’où t’es venue cette envie ?

JPA : Elle vient probablement de mes lectures. Dans mon enfance nous n’avions pas encore droit à la télévision et j’ai donc très rapidement commencé à lire. Je suis toujours d’avis qu’un écrivain se doit d’être aussi un lecteur.

B : Tu écris de la poésie, des nouvelles, des romans, on peut voir que tu vogues sur plusieurs genres, mais en as-tu un que tu préfères ? Si oui, pourquoi ?

JPA : Je nourris une préférence pour la nouvelle. C’est un art délicat, certes, mais c’est aussi une fenêtre ouverte sur un moment précis d’une vie. Et dans ce sens elle ressemble un peu à la poésie. On prend le temps de s’arrêter, de regarder plus près.

B : D’où te vient ton inspiration pour la série « Aristote » ?

JPA : Au départ je me suis posé une question simple. Et si ton chat pouvait te raconter ce qu’il a vu lors de ses pèlerinages dans le quartier ? A partir de là les portes s’ouvrent…

B : Je sais que tu as écrit pour les enfants (en te basant sur Aristote), quels sont les échos que tu as reçus en retour ?

JPA : J’ai eu de bons échos pour mon premier recueil de contes, au point que j’envisage d’en écrire un deuxième. Mais il ne faut pas se tromper. Ecrire des contes n’est pas si évident que cela. Ça prend du temps. Le plus beau souvenir doit être le jour où un conteur déguisé en père Noël, assis sur une immense luge, avec plein de neige artificiel et de cadeaux bidons autour, a lu ‘Une histoire de fleurs’ devant un parterre d’enfants assis. Et moi, j’étais juste derrière…

B : Ton roman « Le rire des choses » se passe en Afrique, as-tu choisi ce « décor » comme un retour aux sources, toi qui es né au Sénégal ?

JPA : Nous sommes rentrés en Suisse au début des années 80 et ne sommes jamais retournés sur place. C’était ma façon de rouvrir une porte, de refaire un pas vers ces années dont je ne garde pas beaucoup de souvenirs. Je sais que ce continent m’a marqué. L’essentiel est de découvrir comment…

B: Tu publies aux éditions BoD, pourquoi ce choix ?

JPA : J’ai commencé à travailler avec les Editions BoD en 2007, lorsqu’ils se sont implantés à Paris. C’est une maison de production qui a sa propre imprimerie en Allemagne et qui s’est annexé un service éditorial par la suite. BoD signifie Books on Demand en hommage à cette nouvelle technologie qui permet justement d’imprimer un livre à la demande. Mon choix s’explique en premier lieu par la liberté artistique qu’on me laisse et le vaste réseau de distribution dont je profite.

B : Tu participes à plusieurs « salons/manifestations », on peut donc dire que tu es proche de tes lecteurs. Le partage est donc important pour toi ? Pourquoi ?

JPA : Le monde du livre est en train de changer. Son mode de fonctionnement aussi. Le lecteur d’aujourd’hui ne veut plus forcément avoir un intermédiaire entre lui et son auteur. Les salons du livre me permettent d’avoir un contact direct avec mes lecteurs, d’échanger et de débattre et surtout, de faire des rencontres.

B : Une question un peu particulière, comme un portrait chinois, dis-moi qui tu serais, si tu étais :

– Un mot ? Reconnaissant
– Un poète ? Rimbaud
– Un livre ? Le petit Prince
– Une ville ? Paris
– Un plat ? La fondue
– Une couleur ? Bleu

B : Je te laisse le mot de la fin alors qu’aurais-tu envie d’ajouter ?

JPA : J’aimerais te remercier pour cette opportunité et te féliciter pour ton engagement et ton travail. Ce fut un grand plaisir de partager ce moment avec toi.


Merci à toi d’avoir accepté cette entrevue et au plaisir de te revoir au détour d’un salon !