Mon résumé :
Le rêve de Jackson Zerbib est de devenir le futur Spielberg. Cinéaste en herbe, au coeur de sa cité, il fait jouer ses voisins dans ces courts métrages. Fier de lui, il fait tout pour rencontrer Monsieur Popovitch et lui présenter ses « films », mais son entretien ne se passe pas comme il l’espérait. La réalité le rattrape et il lui faut trouver un « vrai » travail. Sur les conseils de son père, il se concocte un CV de directeur financier, lui qui ne connait rien aux chiffres.
Jackson est engagé dans une start-up spécialisée dans les solutions médicales. Dès son arrivée, il remarque la belle cuisine (digne des plus grands restaurants) trônant au milieu des bureaux. Et s’il usait de ces talents en cuisine pour « gaver » son patron et ses collègues. Ceux-ci ne remarqueraient peut-être pas qu’il n’y connaissait rien aux graphiques et que les chiffres ne sont pas sa tasse de thé ! Combien de temps son petit manège pourra-t-il durer ?
Extrait :
Une fois que je rentrais chez moi, traversant la rivière, une idée me vint. Il fallait immédiatement que j’aille voir Karim ; il vivait au B3, moi, je créchais au B1.
– Zerbib, wesh ?
– J’ai une proposition à te faire, Karim.
– Vas-y.
– On va tourner une séquence de course-poursuite. Tu cours, tu traverses le pont, tu es cerné.
– Zerbib ?
– Quoi ?
– Pourquoi tu me fais toujours jouer des rôles où je me retrouve dans la merde ?
– Tu voudrais que je te fasse jouer quoi ?
– Un bagagiste.
– Un bagagiste ?
– J’sais pas, ouais…
– Bon. Tu es donc cerné, t’as pas le choix ; et tu sautes du pont pour fuir !
– OK. J’te le fais, mais pour cent balles.
– Cent balles ?
– Ouais.
– Cinquante.
– Va te faire foutre.
– Quatre-vingts.
– Fils de pute.
– Quatre-vingt-dix.
– Nique ta mère.
– OK. OK… cent balles.Mon père grogna un peu puis me prêta les cent balles, que je filai à Karim pour son cachet de star. Et voilà qu’au terme d’une course-poursuite rythmée – que je filmais depuis ma caméra fixée sur le caddie du centre Leclerc qu’on avait volé – Karim se jetait dans la flotte.
« Coupez, elle est parfaite ! »
Le problème, c’est que Karim ne savait pas bien nager, et faillit se noyer ; on avait pas mal galéré pour le sortir de l’eau glacée. Pourtant, en bricoleur de génie que j’étais, j’avais prévu deux manches à balai en bois, collés l’un contre l’autre et qui devaient servir de perche pour l’en extraire. Mais mon montage n’a pas tenu, il s’est cassé, Karim a manqué de crever, il s’était enfoncé dans la Seine en hurlant : « Zerbib, j’vais t’étriper ta race ! »
Mon avis :
J’avais été touché par le roman de David Zaoui Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris, alors quand David m’a proposé de découvrir son nouveau livre, je n’ai pas hésité. Et j’ai bien fait !
Dans cette nouvelle histoire, l’auteur nous emporte dans plusieurs mondes. Il y a d’abord le monde du cinéma, avec le rêve de Jackson de devenir cinéaste. Il y a le monde de la finance (n’ayez pas peur, les chiffres ne sont pas omniprésents) avec ce poste bien au-dessus de ses connaissances et puis il y a le monde de la gastronomie, avec l’improvisation de ce « restaurant d’entreprise ». Trois univers différents qui donnent une sacrée histoire, entre des scènes qui m’ont fait sourire et d’autres qui sont attachantes.
J’ai adoré la lecture de ce roman. Jackson nous livre une grande leçon de vie. Le rêve fait partie de notre vie, mais parfois la réalité est bien différente. Ce n’est pas parce que l’on ne peut pas suivre son rêve que notre vie ne peut pas être heureuse. Et puis, ne dit-on pas que nous allons changer cinq fois de métier dans notre vie ?
Le financier en chef est un roman humain, drôle et gourmand !
PS : Saurez-vous repérer dans ce roman le clin d’oeil fait à Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris ? Personnellement, j’ai eu un grand sourire !
Genre : Roman / Nombre de pages : 302 / Année : 2020
Édition : JC Lattès / ISBN : 978-2-7096-6618-3
Découvrez la présentation de Le financier en chef faite par l’auteur :
Merci à David Zaoui et aux éditions JC Lattès pour l’envoi de ce roman en Service Presse !
Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris est sorti aux éditions Le Livre de poche sous le titre : Le Peintre du dimanche.
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