Damien a rendez-vous aux Editions Figlioni. Il est persuadé que sa persévérance a enfin payé et c’est empli de joie qu’il se rend à son rendez-vous. Après cent cinquante-quatre refus, Damien est surpris d’avoir été convoqué et est impatient de découvrir l’avis de cet éditeur.

« – Ton roman, c’est de la merde ! », voilà l’accueil que lui a réservé Jean-Marc. Il n’en revient pas d’avoir été convié pour cela. Damien n’est pas encore remis de ces émotions lorsque Jean-Marc le chamboule encore avec une étonnante proposition.

« – Ecoute bien: je te propose d’écrire son autobiographie !
Je manque de tomber de mon siège. L’autobiographie de Veronica Lippi. C’est aussi sensé que s’il me demandait de traduire l’intégrale des oeuvres du marquis de Sade en romanche. » Il hésite, et puis il accepte.

Veronica, star des années 80, vit dans un chalet à Verbier, avec comme homme dans sa vie, Marlon, un python.

Comment Damien arrivera-t-il à « dompter » cette femme dont l’excentricité est sa meilleure arme ? Qui va-t-il découvrir une fois qu’il aura pu percer la carapace de Veronica ?

Julie et moi avons rendez-vous sur la petite terrasse du Barbare pour débriefer mon entretien chez Figlioni. A la table d’à côté, des touristes asiatiques s’extasient de la vue sur les toits de la vieille ville de Lausanne en sirotant l’épais chocolat maison recommandé dans leur guide.
– Les mémoires de Veronica Lippi, s’esclaffe-t-elle. J’y crois pas !
Je lui rétorque, avec un brin d’emphase figlionienne, que rédiger la biographie d’une star décrépite du show-biz n’a rien de déshonorant. Que ça me permettra de mettre du beurre dans les épinards. Que des auteurs prestigieux ont commencé leur carrière ainsi.Que le nègre interprété par Ewan McGregor dans The Ghost Writer de Polanski avait une vie aventureuse. Conviction chancelante. Julie me regarde avec ce petit tic adorable qui agite son sourcil droit quand elle est amusée.
– Mouais. McGregor écrivait les mémoires d’un ancien Premier ministre anglais, pas d’une has been déjantée. Tu commences quand ?
– Dans deux semaines, à la fin des classes. J’aurai une chambre à Verbier pendant l’été.
– Tu sais vraiment dans quoi tu t’embarques ?
– Non. C’est précisément ce qui est excitant.
– Et si tu ne donnes pas satisfaction ?
– Figlioni peut me virer du jour au lendemain s’il n’est pas content de ce que je lui envoie.

Genre : Roman

Nombre de pages : 235

Année : 2016

Édition : Cousu Mouche

ISBN : 978-2-9700928-9-6

Mon avis :

Nous nous faisons embarquer par Damien, devenu biographe malgré lui et par Veronica, oubliée de son public mais qui sait, encore, faire parler d’elle. Deux personnages, qui en dépit de leur caractère opposé, réussissent à créer une belle complicité. Au fil des pages, je me suis attachée à eux, à lui pour son manque de confiance en lui et à elle pour le piment qu’elle met dans sa vie. Ils m’ont touchée, ils m’ont faite rire.

Baba au rhum est un roman vivant, humain, touchant, souriant. Une fois que je l’ai eu entre mes mains, il m’a été difficile de le lâcher avant de l’avoir terminé. Baba au rhum est un roman à lire, encore et encore, pour passer tout simplement, un moment exquis !

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