Pour ma chronique, j’étais partie avec le format habituel – un résumé et mon avis – et puis, j’ai réalisé qu’il était difficile de résumé, ou même de donner un avis, sur les pensées d’autrui. De quel droit pourrais-je émettre une opinion personnelle sur les questions que se posent Jon Ferguson ?

La Bête est annoncé comme un livre pour les para-normaux. Comment peut-on définir quelqu’un de para-normal ? Lorsqu’il a été l’invité du 12h30 de la radio La 1ère le 20 mai 2015, Jon Ferguson a donné sa définition des para-normaux : « Les gens qui ne sont pas dans le moule de la civilisation, tout le livre est une critique de l’existence pour les gens normaux. »

Miettes / 49
A propos de la connaissance. – Jusqu’à ce que nous nous rendions compte de ce que nous ne savons pas, nous ne comprendrons jamais ce que nous croyons savoir.

Pendant la lecture de La Bête, j’ai été tentée d’analyser les fragments de pensées rapportés par Jon Ferguson et me demander : suis-je para-normale ou fais-je partie des gens normaux, de ceux qui sont dans le moule de la société ? A partir de quand trouve-t-on cette limite entre ces deux « états » ? Peut-on être quelqu’un de para-normal et normal en même temps ?

La Bête / 1
Vous direz ce que vous voudrez, mais l’homme est une bête. Il n’est l’enfant d’aucun dieu. Il n’est le fruit ou le point culminant d’aucune évolution. Ce genre d’idées fait partie de sa bestialité. La bestialité a bon nombre de points communs avec l’aveuglement

A travers trois chapitres – Miettes, La Bête et Bulles – Jon Ferguson explore ses pensées en analysant son existence ainsi que le monde qui l’entoure. Ecrit sous forme de fragments qui se suivent, il nous entraîne au coeur de ses questions sur la (sa) vie, il nous offre une ode à penser autrement, à s’ouvrir au monde différemment, à se demander si « ce qui nous entoure » est bien notre vérité et si nous acceptons de nous y soumettre ?

Bulles / 9
L’homme, qui croit toujours que sa terre est plus qu’une bulle éphémère, a de grandes difficultés à voler librement hors de son tube en plastique. Il veut être attaché à une plus haute cause, un chef plus haut qui prend soin de lui. Il ne veut pas être soufflé hors du cercle en plastique du bâtonnet et laissé à lui-même. Il a besoin d’une aide extérieure, une main venue d’ailleurs dans l’univers pour le réconforter.

Je suis de celle qui se pose des questions sur l’existence, qui, à ma petite échelle, essaie de remettre en question « le moule de cette société », et après la lecture de La Bête, je peux donc dire que je fais partie des « para-normaux ».


Merci à Jon Ferguson pour ce moment de réflexion et à Olivier Morattel, de Olivier Morattel Editeur (partenaire du blog), pour m’avoir permis de découvrir ce livre !


Genre : Essai

Nombre de pages : 272

Année : 2015

Édition : Olivier Morratel Editeur

ISBN : 978-2-940547-03-6


Jon Ferguson à Le Livre sur les quais à Morges le 7 septembre 2015 © Photographie - Bouquiner

Jon Ferguson à Le Livre sur les quais à Morges, le 7 septembre 2015
© Photographie – Bouquiner