Quatrième de couverture :

Ils se sont aimés, à l’âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd’hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ? Le temps d’un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l’espérance et les fantômes du désir. A leurs risques et périls.

Extrait :

Je lance à Paul : ce soir, on m’a organisé un truc mais je peux faire faux bond. On pourrait dîner ensemble, si tu veux.

Les mots sont sortis sans que je les commande, je le jure. Ils se sont imposés à moi. Ils se sont formés en dehors de ma volonté propre. Ils procèdent de quelque chose qui m’échappe. Je sais parfaitement que c’est impossible et cependant, j’ai l’impression de n’avoir pas décidé, d’avoir obéi (à quoi?). Et c’est trop tard maintenant. Ils ont été prononcés, les mots. Je ne vais pas les reprendre, les contredire.

(Après coup, j’ai compris : le trouve de Paul et surtout son infériorité soudaine ont fabriqué ce surgissement, cette invitation. Je ne l’avais en réalité jamais vu en situation de faiblesse. Paul, pour moi, c’était un dominant. Et du reste, il était visiblement encore : sa prestance, son allure témoignaient d’une éclatante réussite professionnelle. Seulement voilà, d’un coup, il mettait un genou à terre. L’unique réflexe envisageable, c’était de le relever.)

Je fixe l’homme, étant condamné désormais à attendre sa réaction.


Genre : Roman
Nombre de pages : 198
Année : 2019
Édition : Julliard
ISBN : 978-2-260-05317-0


Mon avis :

Une claque en plein coeur !

Que je vous pose le décor. Un restaurant, une table pour quatre personnes, trois hommes et une femme. Un passé d’ex pour deux des hommes, un dîner de toutes les vérités. Vingt ans de questions, de doutes, et une soirée de réponses, quelques heures pour éclairer les non-dits.

L’ambiance est à fleur de peau, pesante et entremêlées de détente forcée

J’ai lu ce livre d’une traite, sans m’arrêter tellement j’étais spectatrice de ce dîner, voir même une des personnes présentes, ou peut-être une serveuse qui admire la scène de loin.

J’ai découvert Philippe Besson avec Arrête avec tes mensonges et en refermant Dîner à Montréal, j’ai juste envie de lire tous ses autres écrits afin de retrouver cette plume qui m’emporte dès les premiers mots.